Le président des mormons est mort à l’âge de 90 ans

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Le président des mormons est mort à l’âge de 90 ans

Mark A. Kellner
12 janvier 2018
Thomas S. Monson, le président de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, est décédé le 2 janvier à l’âge de 90 ans
Il était à la tête de cette communauté qui rassemble 16 millions de membres depuis 2008.

Photo: Thomas S. Monson CC (by-nc) More Good Foundation

(RNS/Protestinter)

Salt Lake City – Thomas S. Monson, le 16e président de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, est décédé le 2 janvier à 90 ans, à son domicile de Salt Lake City. Connu comme un administrateur qui n'a jamais perdu sa touche personnelle et son engagement envers les pauvres et les nécessiteux, Thomas S. Monson a dirigé l'Eglise des mormons qui compte environ 16 millions de membres depuis février 2008. Une annonce de l'Eglise a fait savoir que le président, dont la santé déclinait depuis plusieurs années, était mort de vieillesse.

Thomas S. Monson était un «véritable prophète» dont on se souviendra pour sa vie passée à «soulager les opprimés, réconforter les blessés, guérir les malades, égayer la vie des solitaires», a écrit l'ancien gouverneur du Massachusetts Mitt Romney sur Facebook. Le sénateur de l’Utah, Orrin Hatch, a salué la vie de services de Thomas S. Monson et son humilité. «Les vies qu'il a touchées en tant que prophète, père et ami sont innombrables. Aujourd'hui, je me joins à des millions de personnes à travers le monde pour pleurer son décès», a tweeté Orrin Hatch.

Le président a été brièvement hospitalisé après la conférence générale de l'Église en avril 2017, il était trop fragile pour assister aux réunions de direction depuis mai et a également manqué la conférence générale d'octobre. Bien que son successeur ne sera nommé qu'après les funérailles, Russell M. Nelson, un chirurgien cardiothoracique de 93 ans qui est le plus ancien membre du conseil de direction de l'Église, le Collège des douze apôtres, devrait devenir le prochain «prophète, voyant et révélateur», un rôle établi par le fondateur mormon Joseph Smith Jr.

Augmenter le nombre de missionnaires

La présidence de Thomas S. Monson a été marquée par des initiatives telles que l'annonce en 2012 d’abaisser l'âge des jeunes adultes qui partent en mission. Pour les hommes, l'âge est passé de 19 à 18 ans et pour les femmes de 21 à 19 ans. Cela a considérablement augmenté le nombre de jeunes mormons en mission. Un an plus tard, le nombre de missionnaires à temps plein est passé de 58’700 à 80’300, dont deux fois plus de jeunes femmes, selon les statistiques de l'Église.

Thomas S. Monson était également considéré comme un des instigateurs de la directive de 2008 en Californie qui soutenait la Proposition 8 de l'État, un référendum demandant que le mariage soit défini comme étant seulement entre un homme et une femme. La mesure a été adoptée par vote, mais a été déclarée inconstitutionnelle en 2010. Cependant, l'Eglise a entrepris un rapprochement avec la communauté LGBT en 2015 quand elle a participé à la rédaction et la promotion d'une loi qui protège l'emploi et le lieu de travail des personnes LGBT ainsi que la liberté de conscience des individus, des églises et des associations confessionnelles.

Pendant la présidence de Thomas S. Monson, l'Église a également ajouté un quatrième point à sa mission, un appel pour que les mormons «prennent soin des pauvres et des nécessiteux». La «triple mission» consiste à proclamer l’évangile, vivre des vies saintes et accomplir des rituels sacrés tels que le baptême des morts. Ce quatrième point a été un engagement à vie pour Thomas S. Monson. Il était connu pour sa devise «de ne jamais laisser un problème devenir plus important qu'une personne qui cherche à être aimée», a rappelé le communiqué.

Un grand homme

Un vieil ami, le rédacteur en chef et éditeur Wendell J. Ashton, a souligné la grandeur et la robustesse de Thomas S. Monson. «Il était comme un pin - le sommet est haut et ascendant au ciel, mais les branches sont larges, près du sol et protègent tous ceux qui ont besoin d'un abri». La chanteuse Marie Osmond considérait Thomas S. Monson comme un grand ami, tweetant «#RIP à notre cher prophète #LDS@ThomasSmononson. Il a toujours été là pour notre famille lors d'occasions spéciales et même dans les moments les plus difficiles. Mon coeur pleure pour ses proches, mais c'est un jour glorieux au paradis».

En 1949, alors qu’il avait 22 ans, il était évêque et pasteur bénévole dans deux congrégations mormones à Salt Lake City. Il était le chef spirituel de quelque 1’000 membres, y compris 84 veuves, dont les maris étaient morts pendant la Seconde Guerre mondiale. Chaque veuve a reçu des visites régulières de Thomas S. Monson ainsi qu'une promesse: il parlerait lors de leurs funérailles. Au cours des décennies qui ont suivi, le président a tenu parole. Il a apporté à ces femmes des cadeaux à Noël et à d'autres moments de l'année et, comme promis, il a parlé à leurs funérailles. Quand il est devenu président, un communiqué de l’Église a mentionné qu'il était «heureux» de tenir ces promesses.

Thomas S. Monson a passé toute sa vie à aider ceux qui étaient dans le besoin, ont souligné ses amis. Un article paru en 1986 dans l'Ensign, un magazine de l’Eglise, racontait que le futur président, qui rendait souvent visite aux patients des centres de soins à Salt Lake City et dans les environs, avait été informé que certains d’entre eux ne reconnaissaient plus leurs visiteurs. «Que l'on me connaisse ou non n’a aucune importance», avait-il répondu. «Je ne leur parle pas parce qu'ils me connaissent; je leur parle parce que je les connais».

Une mémoire spectaculaire

Sa spectaculaire capacité mémorielle l'a rendu sympathique auprès des membres. Daniel C. Peterson, professeur à l'université Brigham Young de Provo, dans l'Utah, se souvient lorsque Thomas S. Monson a traversé sa délégation alors qu’il était missionnaire en Suisse. «Nous étions environ 60. Dans tous les cas, il parvenait à raconter une anecdote sur le président de chacune des Eglises dont venaient les missionaires. J'ai été impressionné par sa mémoire».

Thomas S. Monson n’est jamais parti en mission, car il a rejoint la marine américaine pendant la Seconde Guerre mondiale, une période où les activités missionnaires avaient été suspendues. Dès le début, il a été reconnu comme une personne avec le potentiel d’un leader. À l'âge de 31 ans, il a entamé un mandat de trois ans à la tête de la mission canadienne de l'Église, où il a intensifié ses activités de sensibilisation au Québec et auprès de divers groupes d'immigrants au Canada.

À son retour en Utah, il a occupé des postes de responsable dans des communautés locales et est passé rapidement à d'autres responsabilités à l'échelle de l'Eglise centrale. En 1963, alors qu'il n'avait que 36 ans, il a été nommé au Collège des douze apôtres - la plus jeune personne nommée à ce corps en 53 ans. Le plus jeune membre était de 17 ans son aîné. Monson a servi comme premier conseiller, l'un des deux principaux conseillers, à trois présidents d'Églises consécutivement - Ezra Taft Benson, Howard W. Hunter et Gordon B. Hinckley, auquel Thomas S. Monson a succédé.Entre 1963 et 2008, Thomas S. Monson passa la plus grande partie de son temps à alterner entre les rôles de chef d’Eglise et la supervision de diverses entreprises médiatiques appartenant aux mormons.

Une carrière dans les médias

Thomas Spencer Monson est né à Salt Lake City le 21 août 1927, le deuxième des six enfants nés de G. Spencer Monson et Gladys Condie Monson. Il a obtenu un diplôme de premier cycle en commerce de l'Université de l'Utah, suivi d'une maîtrise en administration des affaires de l'Université Brigham Young. Avant de devenir président, Thomas S. Monson a travaillé dans le domaine de la publicité et de la gestion des ventes pour Deseret Media Corp., qui publie Deseret News, un journal appartenant à l'Église. Plus tard, il a supervisé le centre international des médias de l'Eglise Bonneville, qui possède des stations de radio et de télévision dans plusieurs états américains.

Impliqué chez les scouts des États-Unis depuis sa jeunesse, Monson a siégé au conseil exécutif national de l'organisation depuis 1969. En 2016, l'organisation nationale a commencé la construction du complexe d'excellence en leadership Thomas S. Monson à Glen Jean, en Virginie-Occidentale. Il devrait être achevé en 2020. L'épouse de Thomas S. Monson, Frances Beverly Johnson, est décédée en 2013. Il laisse dans le deuil trois enfants, huit petits-enfants et plusieurs arrière-petits-enfants, selon une biographie officielle.