Photo: CC (by-nc) Sergé

(RNS/ Protestinter) Près de neuf Américains sur dix célèbrent Noël, affirme en substance le récent rapport effectué par le Pew Research Center for Religion and Public Life. Le sondage qui avance ces chiffres a été effectué à la fin du mois de novembre et s’établit sur un panel de plus de 1’500 citoyens américains. Il en ressort que les fêtes de fin d’année prennent une dimension toujours plus séculière.

Il y a trois ans, le même sondage indiquait que 51% des personnes interrogées considéraient encore Noël comme un événement religieux plutôt qu’une fête culturelle. Mais la tendance s’est inversée cette année: ils ne sont plus que 46% à l’affirmer. L’étude demandait également aux personnes de se positionner sur certains éléments du récit de la nativité. Par exemple: «Pensez-vous que la mère de Jésus était vierge?», «Croyez-vous que des rois mages ont suivi une étoile afin de retrouver Jésus?», ou encore «Est-ce que le premier berceau de Jésus était une mangeoire?».

De manière générale, les sondés se montrent toujours plus sceptiques. Du côté des protestants, la croyance en la virginité de Marie donnant naissance à un enfant grâce à l’Esprit saint est passée de 83% à 71%. Pour le révérend James Martin, rédacteur en chef de la revue jésuite America, ces résultats n’ont rien de surprenant: «Nous évoluons dans un monde de plus en plus laïque. Pas étonnant alors que les gens peinent à trouver le récit de la Nativité authentique ou même significatif. Et même pour les chrétiens, ce moment est difficile à appréhender: si l’Incarnation est l’une des principales croyances du christianisme, il faut reconnaitre que beaucoup de gens ont peine à croire en ce Dieu mystérieux et insondable».

Cette sécularisation de l’esprit de Noël ne semble pas être au goût de l’actuel président des Etats-Unis. Lors de différentes manifestations, Donald Trump s’en est pris à ce qu’il estime relever du politiquement correct. D’après lui, le fait de souhaiter de bonnes fêtes de fin d’année à la place d’un «Joyeux Noël!» déchristianiserait l’événement. Il se désole que la plupart des personnalités politiques ne mettent plus l’accent sur la dimension chrétienne de la fête lorsqu’il s’agit de s’adresser aux citoyens. La critique de Trump s’adresse principalement à ses prédécesseurs de la Maison-Blanche.

Le président actuel et plusieurs personnalités conservatrices ont critiqué la famille Obama qui aurait préféré souhaiter de bonnes fêtes de fin d’années en occultant la fête de Noël, jugée trop chrétienne. La critique de Trump envers Obama s’est avérée en fait infondée comme le démontre le réseau des radios publiques américaines NPR dans un récent article. Et le sondage de l’Institut Pew est formel: 52% des personnes interrogées affirment qu’ils leur importent peu d’être accueilli par un «Bonnes fêtes!» ou un «Joyeux Noël!» dans les magasins où ils viennent dépenser de l’argent pour leurs achats de … Noël.