Photo: La cathédrale d'Uppsala

Réunie en assemblée à Uppsala la semaine passée, l’Eglise de Suède a adopté une nouvelle mouture de son recueil de cantiques. L’une des mesures prises dans le cadre de ce rafraichissement d’un ouvrage publié il y a 31 ans consistait à adopter un langage plus inclusif. Une décision sommes toute banale pour les délégués de l’Eglise puisque les règles adoptées sont les mêmes que pour la dernière traduction de la Bible en suédois adoptée en 2000.

«Nous voulons de la variété quand vous vous exprimez au sujet de Dieu. Comme dans la Bible», explique une porte-parole de l’Eglise de Suède interrogée par The Local. «Dieu est au-delà du «il» ou du «elle».» L’idée est principalement de réduire dans la liturgie l’usage du mot Seigneur utilisé liturgiquement comme un nom masculin. Il faut savoir que la langue suédoise compte quatre genres. Le masculin et le féminin sont réservés aux personnes. Et les noms communs se répartissent entre deux genres: environ deux tiers de mots en «en» (communs ou non-neutre) et un tiers de mots en «ett» (neutres). Une fille (en flicka) ou un garçon (en pojke) sont donc grammaticalement de genre commun.

La nouvelle liturgie utilise donc davantage de formules non genrées telles qu’«au nom de Dieu, le Père, le Fils, le Saint-Esprit» ou «au nom du Dieu trinitaire.» Elle propose également l’utilisation d’une forme genrée féminine pour l’Esprit.

Le Seigneur genré masculin est donc toujours présent dans la liturgie, mais le nombre de ses occurrences a diminué. Cela a provoqué un buzz. De nombreux médias internationaux titraient dans le sens que l’Eglise suédoise avait décidé de ne plus faire référence à Dieu avec un pronom masculin.

De nombreuses autres modifications ont été apportées au recueil de cantiques, comme l’ajout de davantage de musiques inspirées des cultures minoritaires du pays telles que les Lapons.

L’Eglise de Suède est une Eglise luthérienne. Elle comptait 6,2 millions de membres en 2015, soit 63% de la population du pays. (JoB)