Des milliers de responsables religieux demandent au Congrès de protéger l’Amendement Johnson

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Des milliers de responsables religieux demandent au Congrès de protéger l’Amendement Johnson

Adelle M. Banks
24 août 2017
Donald Trump souhaite modifier une loi qui interdit aux Eglises de faire de la politique
Près de 4000 responsables religieux s’y opposent.

Photo: Les signataires de la lettre à Washington © RNS/Americans United

(RNS/Protestinter)

Washington – Plus de 4000 responsables religieux ont signé une lettre demandant au Congrès de maintenir l'Amendement Johnson, une loi interdisant la politique en chaire que le président Donald Trump a promis de faire abroger. «En tant que leader dans ma communauté religieuse, je suis fermement opposé à tout effort pour abroger ou affaiblir la loi actuelle qui protège les maisons de cultes de devenir des centres de politique partisane», peut-on lire dans la lettre rédigée par les responsables religieux qui soutiennent la séparation entre l'Eglise et l'Etat. «Changer la loi menacerait l'intégrité et l'indépendance des maisons de culte».

La missive signée par un large éventail de ministres et de membres laïcs – allant des méthodistes aux musulmans en passant par ceux qui ont d’autres croyances métaphysiques – est portée par les Américains unis (Americans united), une association pour la séparation de l'Eglise et l'Etat, et par le Comité mixte baptiste pour la liberté religieuse. Les organisations catholiques, juives et universalistes unitariennes ont également paraphé le texte qui a trouvé des adeptes de l'Alabama au Wyoming.

A la suite d’une promesse de campagne, Donald Trump s’est engagé lors de son discours pour le «National prayer breakfast» en février qu'il «détruirait complètement l'amendement Johnson et permettrait aux représentants de la foi de parler librement et sans crainte». Lors d'une cérémonie pour la Journée nationale de prière en mai, il a signé un décret qui a demandé au Service des impôts américains (Internal revenue service IRS) de ne pas appliquer l’amendement qui permet de retirer le statut «sans but lucratif» de toutes les organisations exemptes d'impôt qui soutiennent un candidat politique ou participe à une campagne.

Poursuivre le débat

En juillet dernier, le Comité des crédits de la Chambre (House appropriations committee) a décidé de poursuivre le débat sur un projet de loi de dépenses qui soutient les efforts de l'IRS pour faire respecter l'amendement. Le projet de loi doit être adopté par la Chambre et le Sénat avant qu'il ne soit signé par le président. Maggie Garrett, directrice de l’association des Américains, a précisé que l'initiative de signature avait débuté avant le début du débat, car les dirigeants religieux répondaient aux promesses du président de se débarrasser de l’Amendement Johnson.

La lettre souligne qu'il n'y a rien dans la loi actuelle qui interdit aux responsables religieux de soutenir un parti ou de s’opposer à des candidats politiques, de façon personnelle. «Les leaders de la foi sont appelés à dire la vérité par rapport au pouvoir, et nous ne pouvons pas le faire si nous sommes dans les rouages des machines politiques», ont déclaré les signataires de la lettre venant des 50 Etats. «En particulier dans le climat politique actuel, s'engager dans la politique partisane et faire de la promotion serait très divisible et aurait un impact préjudiciable sur l'unité de la congrégation et le discours civil».