Nouvelles arrivées de migrants à Lampedusa

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Nouvelles arrivées de migrants à Lampedusa

19 mai 2017
Les employés de «Mediterranean Hope», une œuvre des protestants italiens basée à Lampedusa, témoignent. Depuis l’accord entre l’UE et la Turquie, la Libye devient le seul point d’accès à l’Europe.

Photo: 8 mai 2017: arrivée de familles syriennes à Lampedusa ©Forum Lampedusa solidale

Lampedusa (NEV/Protestinter) — 6500 migrants ont été secourus par des missions de sauvetage en Méditerranée coordonnées par la Garde côtière italienne cette année. Depuis janvier, plus de 43’000 personnes seraient arrivées en Italie par la mer, alors que, selon Flavio Di Giacomo, le porte-parole en Italie du Haut-commissariat de l’ONU aux réfugiés, en 2017 plus de 1150 personnes seraient portées disparues dans une tentative d’atteindre l’Europe. La Fédération des Eglises protestantes en Italie (FCEI) a lancé en 2014 à Lampedusa «Mediterranean Hope», un observatoire de la migration en Méditerranée, quelques mois après le naufrage du 3 octobre 2013, qui a coûté la vie de 368 migrants au large de l’île.

L’agence de presse protestante italienne NEV a rencontré Alberto Mallardo, opérateurs de la FCEI, sur l’île, ces jours. «Un pic d’arrivées a commencé dans la nuit du vendredi 5 et de samedi 6 mai. Elle s’est poursuivie jusqu’au lundi matin. Au cours du week-end, 308 personnes sont arrivées, dont 6 femmes et 3 enfants qui viennent principalement de la Gambie, du Sénégal et du Bangladesh. Ils étaient tous en bonne santé en dépit de leur voyage de deux jours en mer. Le lundi matin, environ 220 personnes ont été transbordées au port de Lampedusa depuis le navire “Golfo Azzurro”, de l’ONG espagnole Proactiva Open Arms. Ils s’agissait des personnes les plus mal en point sur ce navire qui avait déjà passé une nuit au large avec plus de 520 personnes à bord, en raison des conditions de mer difficiles qui rendaient le débarquement difficile. Les autres ont pu être transférés sur un navire de Médecins sans frontières», explique Alberto Mallardo.

Pour l’agent des Eglises protestantes, «les quelque 4700 personnes de nationalités bangladaises qui sont arrivées en Italie en 2017 devraient alerter l’Union européenne (UE) sur la situation en Libye.» En fait, ces personnes résident et travaillent depuis des années en Libye ou dans le golfe persique afin d’envoyer des fonds dans leur pays d’origine. Selon de nombreux témoignages recueillis par «Mediterranean Hope», l’aggravation de la situation en Libye les pousse à prendre la mer pour tenter de commencer une nouvelle vie ailleurs. Alberto Mallardo explique: «nous avons, en outre, été surpris par les témoignages de certains nouveaux arrivants. Ils disent avoir atteint Tripoli directement par voie aérienne depuis le Bangladesh pour essayer directement d’atteindre l’Italie.»

«L’année dernière, la signature de l’accord entre l’UE et la Turquie a provoqué une réduction des migrations par la mer Egée. La Libye reste alors le seul point d’accès pour l’Europe», explique Francesco Piobbichi, opérateur FCEI à Lampedusa, qui est également responsable du projet de couloir humanitaire à partir du Liban. Depuis une année, ce projet a permis à 800 personnes, principalement syriennes, d’atteindre l’Italie en toute sécurité par avion.

Après ce week-end, des familles syriennes ont également débarqué à Lampedusa. Une vingtaine de personnes, des enfants avec leurs parents chargés de bagages. «Nous n’avons pas été en mesure d’établir si elles vivaient déjà en Libye ou si elles y avaient simplement transité», indique Francesco Piobbichi. «Mais quand je vois des gens arriver dans ces conditions, trempés avec des enfants en pleurs, je me dis que ces familles pourraient avoir le droit d’arriver en sécurité avec les couloirs humanitaires.