Un timbre et deux pièces pour le Jubilé de la Réforme

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Un timbre et deux pièces pour le Jubilé de la Réforme

5 mai 2017
En hommage aux messages encore très actuels de Luther, le ministère des finances allemand mettra en circulation deux pièces de 20 et 50 euros commémoratives de la Réforme et disponibles dès la mi-mai.

Photo: La rose de Luther CC (by) gravitat-Off https://flic.kr/p/3qqH4M

Berlin (EPD/Protestinter) A l'occasion du 500e anniversaire de la Réforme, qui se déroule cette année, le ministère des Finances allemand met en circulation deux pièces de monnaie commémoratives et un timbre de collection. Lors de leur présentation, la semaine dernière à Berlin, le ministre des Finances Wolfgang Schäuble (CDU) a encensé les illustrations qui figurent sur ces éditions spéciales. Elles ont, selon lui, une signification forte et feront également figure de symboles culturels à l'étranger. La présentation s'est déroulée au musée Martin Gropius Bau, où on peut en ce moment venir admirer l'exposition «L'effet Luther» («Der Luthereffekt»).

Il s'agit d'une pièce commémorative de 20 euros baptisée «500 Jahre Reformation» (500 ans de Réforme) et d'un timbre spécial du même nom ainsi que d'une pièce d'or de 50 euros dénommée «Lutherrose» (la rose de Luther). La pièce d'or de 50 euros porte donc le motif de la rose de Luther, un dessin réalisé par l'artiste Adelheid Fuss, originaire de la localité brandebourgeoise de Geltow. Cette pièce sera émise en 150'000 exemplaires et entrera en circulation à partir du 24 mai. De son côté, le timbre-poste est une marque communautaire déposée avec le Brésil, dessiné par la graphiste Antonia Graschberger, de Munich. Il vaut 70 centimes d’euro et se trouve être déjà disponible dans les points de vente de la Deutsche Post AG depuis le 13 avril.

Quant à la pièce de 20 euros, c’est l'œuvre de l'artiste Patrick Niesel, de la commune de Schwaig, en Franconie. Le dessin représente le visage de Luther tel qu'on peut le voir sur le tableau de Lucas Cranach l'Ancien datant de 1529. Et à côté du portrait du réformateur apparaît le texte des 95 thèses. De plus, la bordure de la pièce porte la phrase de Luther: «je me tiens ici et ne puis faire autrement». Cette pièce est en argent sterling. Environ 1,2 million d'exemplaires seront émis au total, dont 200'000 de collection Belle Epreuve, de qualité supérieure. Les pièces de qualité Brillant Universel seront mises en circulation par la Bundesbank à leur valeur nominale (20 euros).

En hommage à Luther

La ministre de la Culture, Monika Grütters (CDU), a justifié ces créations en évoquant le sens de la Réforme pour l'ensemble de l’Etat et l'immense pouvoir d'influence spirituel du réformateur Martin Luther (1483-1546). Par ailleurs, Wolfgang Huber, président émérite du Conseil de l'Eglise protestante d'Allemagne (EKD), a déclaré que les critiques de Luther envers le fonctionnement de l'Eglise de son époque avaient conduit à une «perte d'unité allant jusqu'à des guerres civiles confessionnelles», mais surtout à un mouvement vers une plus grande pluralité qui s'est révélé positif pour la place de la foi chrétienne dans la culture, la société et la politique.

La Réforme a notamment vu émerger les notions de responsabilité chrétienne vis-à-vis des actions terrestres et d'une obligation de conscience qui prévaudrait sur la soumission à l'autorité. «L'incitation à une prise de responsabilité plus active est légitimement considérée comme l'un des messages essentiels qu'envoie la Réforme à notre époque», a affirmé Wolfgang Huber. L'Eglise protestante célèbre jusqu'au mois d'octobre de cette année les 500 ans de la Réforme. Le 31 octobre 1517, Martin Luther avait publié ses 95 thèses contre les abus de l'Eglise de son temps. Cet événement est considéré comme le point de départ d'un mouvement de réforme mondial, lequel a entrainé la séparation des Eglises protestante et catholique.