Certains postes n’ont pas été repourvus à la Maison-Blanche
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WASHINGTON (RNS/Protestinter) Depuis qu'il a remporté les élections avec le soutien des électeurs évangéliques conservateurs, le président Donald Trump a invité leurs dirigeants à la Maison-Blanche et a interdit au gouvernement de financer des groupes qui soutiennent ou réalisent des avortements à l'étranger. Mais il n'a pas encore pris de décision sur un élément qui inquiète beaucoup les gens.
Personne n'a été nommé pour diriger le Bureau des partenariats religieux et de voisinage, qui depuis 2001 associe le gouvernement avec un large éventail de groupes religieux. Un lien sur la page Web du bureau dit: «Merci de votre intérêt pour ce sujet. Restez en contact alors que nous continuons à mettre à jour WhiteHouse.gov».
«Je ne sais pas quels sont les plans de l'administration Trump dans ce domaine», a déclaré Melissa Rogers, qui a dirigé ce bureau-là sous l'administration Obama, de 2013 jusqu'à la Journée d'inauguration en 2017. Le bureau a bénéficié du soutien non seulement des conservateurs, mais aussi de nombreux progressistes religieux comme Melissa Rogers qui croient que les organismes de bienfaisance basés sur la foi sont bien placés pour aider les personnes nécessiteuses. D’ailleurs, certains groupes obtiennent des contrats du gouvernement pour le faire avec les fonds des contribuables.
Proximité avec les évangéliquesLes observateurs sont déconcertés par le retard dans la nomination d'un responsable. «Il semble étrange que ce poste soit toujours vacant, compte tenu du jeu constant de Trump avec la base évangélique conservatrice», a constaté Rob Boston des Américains unis pour séparation de l'Eglise et de l'Etat. En effet, les liens entre l'administration et les conservateurs religieux sont forts. Les dirigeants évangéliques ont visité la Maison-Blanche «à de multiples reprises». Et les membres de l'administration ont été «en communication presque constante» avec les conseillers qui ont aidé Trump pendant sa campagne, a souligné Johnnie Moore, qui a été membre du conseil consultatif évangélique de la campagne Trump.
«L'administration n'a pas seulement parlé de leur donner un siège à la table de la communauté de la foi, elle le fait actuellement», a-t-il ajouté précisant que les membres du personnel de Donald Trump ont tenu «de nombreuses rencontres avec un groupe diversifié de dirigeants chrétiens et juifs pour s’entretenir sur la Cour Suprême notamment». «Les évangéliques se sentent particulièrement bienvenus. Certains d'entre nous ont effectivement assisté à des réunions à la Maison-Blanche et au Département d'Etat, des rencontres qui ont commencé ou ont fini par des prières», a précisé Johnnie Moore. «De nombreux évangéliques sentent une ouverture de l'administration».
Deux postes vacantsEt alors que l'ancien poste de Melissa Rogers reste vacant, c’est également le cas du poste d'ambassadeur pour la liberté religieuse internationale au Département d'Etat. Mais le rabbin David Saperstein, qui a occupé ce poste à la fin de l'administration Obama, croit qu'il y aura un successeur. «Cette cause et ce bureau ont un soutien solide et bipartite à travers les deux composantes républicaines et démocrates du Congrès», a déclaré David Saperstein, qui retourne à l’Union pour le judaïsme réformé en tant que membre supérieur. «Entre-temps, il reste un personnel très fort, dévoué et efficace qui continue de travailler tous les jours pour renforcer la liberté religieuse à travers le monde».
L'administration Obama a pris plus d'un an pour nommer David Saperstein après que son prédécesseur, le révérend Suzan Johnson Cook a démissionné. Par contre, le président Obama avait nommé un responsable des partenariats religieux, le révérend Joshua DuBois dans les semaines qui ont suivi son investiture de 2009. Melissa Rogers, qui a été la successeure de Joshua DuBois, espère que le bureau qu'elle a dirigé ainsi que les bureaux religieux présents dans treize organismes fédéraux continueront à effectuer leurs tâches. Des tâches qui vont d’apporter des repas aux enfants défavorisés à la lutte contre les virus Zika et Ebola.
Un besoin de cohésion«Les bureaux et l'administration générale doivent montrer un engagement constant dans l’accueil de tous les groupes spirituels et les traiter de manière égale, en respectant l'indépendance des différentes communautés religieuses et en promouvant le bien commun, et non la théologie», a expliqué Melissa Rogers. «Je pense que nous avons accompli beaucoup de choses grâce à ces bureaux, mais ils ne réussiront pas s'ils n'ont pas une base solide».
Stanley Carlson-Thies, un membre de la direction de l'initiative religieuse de l'administration George W. Bush, a déclaré que les bureaux d'au moins quelques organismes fédéraux, y compris le ministère de la Santé et des Services sociaux (HHS) continuaient leurs travaux. «Le Centre HHS, par exemple, reste un point de contact pour les organisations religieuses avec des questions et des suggestions sur les programmes de subventions de ce département», a déclaré Stanley Carlson-Thies, directeur principal de l'Alliance institutionnelle pour la liberté religieuse. Plus tôt en mars, Donald Trump a nommé le révérend Jamie Johnson en tant que directeur du Centre des partenariats au département de la sécurité nationale. Jamie Johnson, qui a participé à la campagne de Trump, était vice-président des Missions mondiales sans but lucratif depuis onze ans.