Une cène commune: c’est l’objectif du dialogue œcuménique entre pape et luthériens

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Une cène commune: c’est l’objectif du dialogue œcuménique entre pape et luthériens

8 novembre 2016
Après la rencontre entre le pape et le président de la Fédération luthérienne mondiale en Suède, proposer une cène commune pour les couples mixtes (catholique/luthérien) reste un objectif. Pour le pape, la cène commune sera le résultat d’un rapprochement, et non un moyen d’y arriver.

Lund (EPD/Protestinter). Les catholiques et les luthériens veulent continuer de s’efforcer de rendre possible une célébration commune de la cène pour les époux de confessions différentes. «Nous sommes conscients de la souffrance de tous ceux qui partagent leur vie tout entière, mais ne peuvent partager la présence rédemptrice de Dieu à l’occasion du repas eucharistique», peut-on lire dans un message commun à l’occasion des 500 ans de la réforme, signé la semaine passée par le pape François et Munib Younan, président de la Fédération luthérienne mondiale (FLM) à Lund, dans le sud de la Suède.

Le pape y avait d’abord évoqué le début de la réforme, au XVIe siècle, lors d’une messe commune avec les luthériens. Du point de vue du Vatican, une célébration commune de la cène ne peut être que le résultat d’un processus de rapprochement œcuménique, pas le moyen d’y arriver. Les espoirs que François puisse se rapprocher plus nettement des luthériens, ressentis avant cette fête historique, ne sont pas devenus réalité.

Sur le sujet de la cène commune, le pape et le président de la FLM ont souligné dans leur déclaration que les deux côtés aspiraient à ce que «cette blessure soit guérie». Ce serait là l’objectif des efforts œcuméniques. Les luthériens et les catholiques ont «porté atteinte à l’unité visible de l’Eglise», ont affirmé François et Munib Younan dans le document signé en ouverture de l’année du Jubilé, qui commémore les 500 ans de la réforme.

Les différences théologiques ont été «accompagnées de préjugés et de conflits». La religion a été instrumentalisée dans des buts politiques, ont affirmé les deux côtés en évoquant les guerres de religion du XVIe siècle: «Nous rejetons formellement toute haine passée et présente et toute violence, surtout celles qui s’expriment au nom de la religion.» Après 50 ans de dialogue œcuménique officiel, les catholiques et les luthériens ne sont «plus des étrangers les uns pour les autres», ont déclaré les deux côtés dans leur message commun. Ils ont appris que ce qui les rassemblait était plus important que ce qui les séparait.

Catholiques et luthériens doivent s’engager ensemble pour les pauvres, la paix et la justice. Cela implique aussi de faire entendre une voix pour défendre la fin de la violence et de l’extrémisme.