Les processus de deuil passent par le récit
Photo: CC (by) Tonnerre Lombard
«Lors de la préparation des services funèbres, je rencontre fréquemment des personnes qui auraient envie de parler plus longuement», raconte Jean-Luc Dubigny, pasteur de Sornetan et des paroisses du Par8 (région de Tramelan à Elay) des Eglises de Berne, du Jura et de Soleure (BEJUSO). Cette constatation a amené le pasteur à mettre sur pied un groupe d’accompagnement pour personnes endeuillées, en collaboration avec la diacre Sandra Singh et la sacristaine Claudia Châtelain.
Ainsi, de février à juin, six rencontres thématiques permettront à des personnes ayant perdu un proche, récemment ou anciennement, et quelles que soient leurs convictions spirituelles, de partager leurs ressentis. «C’est important d’écouter la personne raconter ce qu’elle vit et la laisser exprimer ses émotions. Aucun sentiment n’est tabou», souligne le pasteur. «Je rencontre souvent des familles qui s’investissent dans l’organisation du service funèbre et qui sont très entourées juste après le décès. Mais le processus de deuil commence plus tard et à ce moment-là, certaines personnes se sentent parfois très seules».
La mort et les croyancesLe groupe accueillera huit participants au maximum pour des rencontres de deux heures. Quant à la place du religieux durant les réunions, cela dépendra des participants. «Lorsqu’on aborde la thématique de la mort, des questions liées aux croyances, à la spiritualité et à la relation à Dieu apparaissent forcément. Mais notre but est vraiment d’accueillir les personnes telles qu’elles sont».
«De plus, tout le monde n’est pas forcément à l’aise avec la parole. C’est pourquoi, en fonction des envies des participants, nous proposerons peut-être d’autres moyens d’expression comme la peinture ou le dessin», ajoute Jean-Luc Dubigny. Une séance d’information se déroulera le 4 février, à 19h30, au «Carillon», à Malleray. «Ce genre de groupe est une nouveauté pour notre région. Face à la structure de notre Eglise en crise à cause de la réduction des postes, nous souhaitons nous rapprocher de la population et de ses besoins».