Nouvelle menace sur l’unité du Notre Père
Le texte de la prière du Notre Père en français est, actuellement, le même pour les protestants, les catholiques et la majorité des chrétiens grâce à la décision de l’Eglise catholique romaine et du Conseil œcuménique des Eglises d’adopter une traduction commune, en 1966. Depuis la fin du mois de novembre, l’Eglise catholique utilise la nouvelle traduction liturgique de la Bible qui propose des modifications dans la dernière demande du Notre Père. Alors que le texte de 1966 dit: «Et ne nous soumets pas à la tentation», la nouvelle version affiche: «Et ne nous laisse pas entrer en tentation».
La nouvelle traduction liturgique de la Bible ne concerne que les lectures pendant la messe et non pas la version orale de la prière, se rassure le Conseil synodal de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV), dans un communiqué. Mais avec le nouveau missel – le recueil liturgique – qui pourrait entrer en vigueur, à partir du printemps 2017, et qui contient entre autres les prières prononcées par les fidèles, une nouvelle menace plane sur l’unité du Notre Père.
Modifier la mémoire collective«Dans le domaine de la liturgie, il y a une certaine continuité. Les prières sont mémorisées, elles entrent dans les mémoires des personnes. Nous n’aimons donc pas les changer. Toutefois, la traduction de 1966 suscitait des insatisfactions du côté catholique, car elle fait penser que Dieu place volontairement les humains dans une situation difficile. Je suis content que ce changement soit réalisé», explique l’abbé Philippe de Roten, directeur du centre romand de pastorale liturgique.
Mais, quelle traduction du Notre Père sera utilisée pour les cérémonies œcuméniques, dès l’introduction du nouveau missel? «Je n’imagine pas qu’on puisse changer un texte commun à tous les chrétiens sans se mettre d’accord ensemble, catholiques, protestants, orthodoxes… Ce n’est en tout cas pas dans la logique actuelle de l’Eglise catholique», tempère l’abbé Christophe Godel, le vicaire épiscopal pour le canton de Vaud.