Pour ses 10 ans, le chèque-emploi vaudois s’offre une plateforme web
Photo: CC(by-sa)Lory Lindner
Retraites, chômages, certificat de salaire, allocations familiales et impôts à la source éventuels, toutes ces démarches ont de quoi perdre les privés. Pourtant en la matière, quelqu'un qui emploie une femme de ménage a les mêmes devoirs vis-à-vis de son employée qu’une société employant des centaines de personnes. C’est pour simplifier les démarches administratives des employeurs amateurs que le Chèque-emploi a été créé dans plusieurs cantons.
Dans le canton de Vaud c’est l’Entraide protestante suisse (EPER) qui gère Chèque-emploi. Celui-ci, a été créé en 2005 et pour fêter les dix ans de ce service, l’organisation a fait œuvre de pionnier. En complément du Chèque-emploi papier, une plateforme web a été mise en place. Rendant les démarches encore plus simples, tant pour les patrons que pour l’EPER qui s’évite tout un travail de saisie et de conservation de documents papier
Combler une absence de protection sociale«Pendant longtemps, les employés de maison étaient principalement des femmes de ménage qui faisaient quelques heures pour arrondir les fins de mois. Elles vivaient principalement sur le revenu de leur époux. La création du Chèque-emploi a fait suite au constat que désormais cette activité était devenue un travail à temps plein. Depuis quelques années, les femmes de ménage multiplient les heures auprès de plusieurs employeurs», explique Joëlle Herren Laufer, responsable médias de l’EPER. Sans Chèque-emploi, ces travailleuses ne sont souvent couvertes par aucune assurance sociale. C’est pour leur venir en aide qu’a germé l’idée de simplifier au maximum les démarches administratives pour les privés engageant du personnel de maison. En 2008, l’entrée en vigueur de la loi sur le travail au noir a poussé de nombreux employeurs à se mettre en règle, et les adhésions aux Chèques-emploi ont encore augmenté.
Pratiquement, les patrons continuent à payer le salaire directement à leur jardinier ou leur femme de ménage, ils remplissent un le chèque-emploi qui est, en fait, un formulaire envoyé à l’association qui gère ce service. Sur cette base, les diverses démarches administratives sont exécutées, et les diverses charges sont réglées. L’association facture régulièrement des acomptes aux employeurs. «Pour financer ce service, l’EPER prend une commission de 5%», explique Joëlle Herren Laufer.
En plus de la simplification de saisie, le Chèque-emploi en ligne permet aux employeurs et aux employés de bénéficier en tout tant des diverses attestations et certificats dont ils pourraient avoir besoin. Par ailleurs sur le site www.cheques-emploi.ch/vd/ les patrons peuvent calculer simplement combien leur coûtera au total le recours à un employé domestique.
Le Chèque-emploi vaudois compte plus de 8700 employeurs adhérant dont près de 5500 actifs et plus 6600 employés adhérant dont près de 3400 actifs. En 2014, Chèque-emploi Vaud a géré une masse salariale de 18 millions de francs, soit plus de 730’000 d’impôt et 2,85 millions de francs versés aux caisses du premier pilier (AVS, AI,...)
Les employés ont des droits«Mais au-delà du travail administratif, nous attachons aussi une grande importance à la promotion des droits des travailleurs domestiques», souligne Joëlle Herren Laufer. L’EPER organise des cours pour les femmes de ménage et diffuse des brochures pour apprendre tant aux femmes de ménage qu’à leurs patrons quelques rudiments du droit du travail. «Par exemple, un employé trouve normal d’être payé quand il est malade, mais il refuse de payer sa femme de ménage quand, c’est elle qui est malade», explique Joëlle Herren Laufer. «Pourtant une femme de ménage est une employée comme une autre!»
Recettes en hausse pour l’EPER
En 2014 les recettes de l’EPER ont atteint les 69,2 millions de francs, en hausse de 4% par rapport à l’année précédente, annonce l’organisation dans un communiqué. Citant une étude du ZEWO, l’EPER annonce que ces frais administratifs représentent 13,4% des charges totales, contre 21% en moyenne dans les organisations. Les dons et legs se sont élevés à 28,3 millions de francs en 2014. Les contributions des Eglises cantonales, paroisses locales et autres organisations ecclésiales se sont élevées à 15,2 millions de francs. Ces montants ont permis de financer divers projets liés à l’intégration sociale et à la défense des droits des personnes socialement défavorisés. Les Bureaux régionaux ont par exemple mené quelque 19’000 consultations en faveur de personnes requérantes d’asile et socialement défavorisées. Quelque 24,5 millions de francs ont été alloués à 255 projets d’aide à l’étranger; menés dans 33 pays d’Europe, d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine.