Noël, y compris pour ceux qui voudraient y échapper cette année
«L’inflation qu’a connue Noël a provoqué une débauche de moyens pour marquer cet événement et, dans le même temps, une exaspération croissante chez ceux qui constatent un écart grandissant entre le message de Noël et sa commémoration», constate James Woody, pasteur à l’Oratoire du Louvre. «A cela s’ajoute la tristesse voire la profonde mélancolie de tous ceux qui n’ont pas la tête à se réjouir».
En Suisse romande aussi les Eglises sont confrontées à la question du sens à donner à Noël. Et les initiatives se multiplient et proposent des célébrations tant pour ceux que Noël réjouit que pour ceux qui se réjouissent de voir toutes les boules et guirlandes retourner dans leurs placards. Quelques exemples.
«Quand on propose des projets qui ont du sens, les gens donnent ce dont on a besoin», déclare Jean-Michel Perret, pasteur et artiste, nouvel aumônier des universités de Genève. Fort de cette conviction, il a travaillé pendant six mois avec des jeunes, et toute l’équipe du service Cathéchèse formation et animation de l’Eglise protestante de Genève, pour mettre sur pied «Jésus est né aux Pâquis» un événement centré sur le partage. Au programme de la veillée du 24 décembre, temple ouvert, soupe à gogo, spectacle et veillée. En attendant le 24 décembre, le «Noël ethno» de l’aumônerie des universités se déroulera le mercredi 17 décembre dès 18h, au kiosque du parc des Bastions.
Toujours à Genève, l’Espace Fusterie, propose de penser à ceux qui vivent une séparation. «En deuil au cœur des fêtes» est un moment de recueillement organisé avec l’association «vivre son deuil Suisse». Il aura lieu, vendredi 19 décembre à 12h30.
A Neuchâtel, au Temple de Bas, une «Thomasmesse» sur le thème «une poignée de miracles» réunira tous ceux qui veulent célébrer Noël autrement, le 21 décembre à 18h. Un culte «original, qui donne une place aux émotions, aux doutes et aux surprises», et tout cela en musique, grâce au concours de l’ensemble Accordissimo. «On prend du temps pour vivre les démarches de son choix dans des espaces pour tous âges et sensibilités: expressions créatrices, démarches individuelles, différents lieux de prière et de méditation», annonce la diacre Elisabeth Reichen.
A Lausanne, l’Espace culturel des terreaux (ECT) a voulu donner la parole aux jeunes pour un grand spectacle de Noël. «Nous voulions travailler cette année avec des jeunes entre 15 et 25 ans, pour un spectacle tout public, qui puisse rencontrer autant les jeunes enfants que les adultes», explique Jean Chollet, pasteur, directeur de l’ECT. Le spectacle «La légende du 4e roi mage» implique 30 jeunes comédiens, musiciens, artistes de cirque et chanteurs. «Le quatrième roi mage est un être sensible à tous les êtres qu’il rencontre sur le chemin de Bethléem, et les différentes rencontres font durer son voyage jusqu’à plus de trente ans», raconte Jean Chollet. Un réel succès avant même la première puisque des supplémentaires ont dû être programmées.