La revue de théologie et de spiritualité tourne la page
«Parmi les membres du comité de rédaction, aucun n’a souhaité prendre la relève», explique Lytta Basset, professeure honoraire de théologie protestante dans un courrier aux abonnés de «La chair et le souffle». Son départ à la retraite en automne 2014, et la fermeture de la faculté de théologie de Neuchâtel en 2015, auront eu raison de la revue, qui allait fêter ses dix ans d’existence. «Il nous est apparu que cela deviendrait très compliqué de continuer sans aucun ancrage institutionnel», précise la théologienne, qui souligne que si aucun contact n’a été pris avec l’une des deux autres facultés de théologie pour pérenniser la revue, sa disparition laissera un vide dans le paysage éditorial francophone.
Constituée de deux parties, un dossier thématique, et des recensions, la revue affichait un comité scientifique impressionnant, qui réunissait à la fois protestants, catholiques et orthodoxes. La revue portait son ambition internationale dans son énoncé même: «revue internationale de théologie et de spiritualité». Parmi les membres du comité de rédaction et du comité scientifique, se trouvaient ainsi réunis des francophones suisses, canadiens, français, belges et luxembourgeois.
Un dernier numéro en 2015Un tout dernier numéro de la revue paraîtra début 2015, numéro hors abonnement, sous le titre «Persévérer». Dans son texte, Lytta Basset précise que ce dernier titre encore à paraître «a été conçu comme un testament spirituel –une série de courts témoignages d’auteurs qui nous disent pourquoi et comment ils tiennent debout contre vents et marées.»
Jacqueline Kellen, écrivaine et productrice dans une radio française, ouvre dans le dernier numéro intitulé «le besoin de méditer» par une contribution qui précise le sens de ce terme «méditer», mais surtout, qui rapproche la méditation occidentale de ce qu’elle nomme «l’art d’écrire dans sa plus haute exigence».
Parmi les nombreux auteurs qui ont écrit dans la revue «la chair et le souffle», il n’y a pas seulement des théologiens, car la politique éditoriale de la revue se voulait large: «proposer des perspectives critiques (théologiques, philosophiques et autres) sur le lien entre la condition humaine et la vie spirituelle. Il s’agit de creuser le rapport de l’être humain à lui-même et à ce qui le dépasse, en prenant toujours en compte la dimension existentielle et herméneutique», peut-on lire à la fin de chaque fascicule. «Dégager quels sont les critères d’une spiritualité vraiment féconde», c’était le but affiché de la revue, qui se voulait aussi «scientifique, tout en restant accessible aux non-initiés».