Le calendrier interreligieux 2014-2015 fait sa rentrée
Photo: Commémoration du bombardement atomique de la ville d’Hiroshima devant le mémorial de la Paix, reconnaissable à son dôme. ©Calendrier interreligieux/J. Kimura
Si le calendrier se présente comme interreligieux, il laisse également une grande place aux fêtes civiles, dont il rappelle les origines. Pourtant le thème de cette année, Pèlerinages, nous pousse «sur les chemins du sacré». Serge Lafitte, journaliste spécialiste du fait religieux, souligne dans le livret qui accompagne cette édition «qu’il est des lieux qui, en raison de leur forte charge symbolique, sont dits “de mémoire”», des lieux qui attirent le pèlerin et interrogent le touriste. Cet expert en évolution des rapports au religieux dans la société contemporaine met en avant le regain d’intérêt que connaît la pratique du pèlerinage en Europe, depuis la fin du siècle dernier. Et puisque cet engouement ne s’inscrit pas seulement dans une démarche croyante, il pose cette question: de quel besoin se fait-il l’expression?
Cette 19e édition du calendrier interreligieux propose un tour du monde en 16 mois, depuis septembre 2014 jusqu’à décembre 2015, sans donner de réponse toute faite.
Le livret guide ainsi le voyageur sur «les chemins du sacré», et permet d’approcher ce qui sous-tend cette pratique du pèlerinage, qu’il doive son origine à une pratique religieuse millénaire ou à un besoin de commémoration collective contemporaine. Spécialistes du fait religieux, chercheurs, journalistes, historiens, ethnologues, se sont prêtés à l’exercice de donner au grand public, en 40 pages, des pistes pour découvrir et mieux comprendre ce qui pousse le pèlerin à se mettre en route, et à la recherche de quoi.
Les photos incitent à un voyage culturel, cultuel et spirituel, laissant entrevoir l’importance culturelle et sociétale du rite. Que celui-ci rende ou non un culte à une divinité, il y a quelque chose de sacré dans le pèlerinage en ce qu’il échappe au quotidien: c’est un temps mis à part qui mène le pèlerin dans un lieu à part, véritable «pérégrination à la fois physique et spirituelle», souligne Serge Lafitte, et désir de «rencontre avec le divin»…
La démarche du calendrier interreligieux, qui associe donc calendrier proprement dit, livret et site internet, reste fidèle aux buts des éditions Agora. Cette maison d’édition présente son portrait sur son site internet: une maison d’édition au service de l’école. Ses objectifs déclarés sont «l’acquisition de connaissances, l’apprentissage du respect des convictions de chacun, l’ouverture sur les valeurs, l’éthique et le sens».
Elle s’applique à présenter du mieux possible les différentes traditions tant religieuses qu’humanistes qui tissent le monde dans lequel nous sommes appelés à vivre.
Le site internet s’ouvre grâce au code personnel qui figure au dos du livret, et contient des outils pédagogiques qui visent plus précisément l’enseignement du fait religieux.
Les départements de l’instruction publique des cantons romands participent activement à l’élaboration et à la diffusion de ce calendrier. Parmi les organismes qui soutiennent les éditions Agora, se trouvent entre autres la Plate-forme interreligieuse de Genève, et la section vaudoise de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme. Plus de 6000 exemplaires du calendrier interreligieux sont actuellement vendus chaque année en Suisse, mais aussi en France et au Québec.