«Seul le dialogue peut faire cesser le conflit»

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«Seul le dialogue peut faire cesser le conflit»

Laurence Villoz
8 juillet 2014
Les représentants du Comité central du Conseil œcuménique des Eglises, réunis du 2 au 8 juillet, à Genève, ont examiné les différentes actions menées dans les zones de conflits. La situation en Corée fait partie des priorités du Conseil.

Photo: Le Comité central réuni au centre œcuménique, à Genève

«Nous devons continuer le dialogue afin de briser cette image négative de l’autre qui a été construite pendant des années», a expliqué la pasteure Sang Chang, de l’Eglise presbytérienne de Corée lors de la rencontre du Comité central du Conseil œcuménique des Eglises (COE), du 2 au 8 juillet à Genève. «Je suis née en Corée du Nord. Une nuit alors que j’étais enfant, je suis partie avec ma mère et nous avons marché pendant plusieurs jours dans les montagnes pour aller au sud du pays». Sang Chang a fui la Corée du Nord au début des années 1950. Si la guerre s’est terminée, il y a plus de soixante ans, le pays reste divisé.

«Il y a une véritable différence de culture entre le Nord et le Sud et surtout une grande méfiance», précise la pasteure coréenne. «Nous devons développer des programmes d’éducation en matière de paix, dans les écoles, afin que les jeunes du Nord et de Sud ne se voient plus comme des ennemis. Seul le dialogue peut faire cesser le conflit», souligne Sang Chang. Pour favoriser la communication, le COE a organisé une rencontre avec 34 églises provenant de 15 pays. Parmi les participants, des représentants de la Fédération chrétienne de Corée (FCC), venant de Corée du Nord et du Conseil national des Eglises de Corée (NCCK), de Corée du Sud.

Ce groupe international, réuni «pour réfléchir aux moyens de faire avancer le processus de réconciliation et de paix dans la péninsule», s’est rassemblé à l’Institut œcuménique de Bossey (VD) du 17 au 19 juin dernier. La rencontre a permis de poursuivre les discussions entre les Eglises des deux parties de la péninsule.

Le Soudan du Sud déchiré pour l’accès aux ressources

Au Soudan du Sud, une guerre civile a éclaté le 15 décembre dernier. Elle oppose les partisans du président, Salva Kiir, à ceux de l’ancien vice-président, Riek Machar. «Ce conflit découle essentiellement de la pénurie de ressources, de l’analphabétisme, de la faiblesse des structures gouvernementales et de la corruption», a expliqué le pasteur Peter L. Tibi, de l’Eglise africaine de l’intérieur (Soudan et Soudan du Sud). Depuis le début des combats, des milliers de personnes ont été tuées, majoritairement des civils. Quelque 1,3 million d’habitants ont fui leur région et une épidémie de choléra touche les camps de l’ONU.

Sur place, onze membres de l’Eglise ont pu participer avec voix consultative, au processus de paix en court. «Nous allons mettre en place des forums qui réuniront toutes les parties afin de pouvoir dialoguer et arrêter la guerre par des moyens pacifistes», a précisé Peter L. Tibi qui ajoute avoir besoin du soutien de toutes les Eglises dans ce processus de paix.

«Il n’y a pas une manière unique pour aborder un conflit, plusieurs paramètres tels que la culture, les lois, la nature de l’affrontement sont essentiels», a expliqué le modérateur. Néanmoins une marche à suivre en trois étapes permet d’agir efficacement: «Nous devons nous renseigner le plus possible sur la situation du conflit, ensuite nous prenons position et finalement définissons les actions concrètes». En plus de la Corée et du Soudan du Sud, le Nigéria, la République du Congo et les pays du Moyen-Orient font également partie des priorités du COE.