Le Centre social protestant de Neuchâtel joue à cash-cash avec les budgets des jeunes

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Le Centre social protestant de Neuchâtel joue à cash-cash avec les budgets des jeunes

Joël Burri
1 mai 2014
Accéder à l’indépendance coûte plus cher qu’on ne le croit. Pour éviter que les jeunes ne s’endettent dès le passage à l’âge adulte, les assistants sociaux du CSP enseignent l’art de maintenir un budget équilibré. Mais comme l’Etat, lui aussi tient à resserrer son budget, cette activité est menacée.

Photo: Cash-cash party: bienvenue au stand des impôts!

«Nous nous sommes rendu compte, avec les services sociaux de La Chaux-de-Fonds, qu’il y avait des jeunes, qui au moment de se mettre en ménage avaient déjà 20'000fr de dettes», explique Hélène Matile Kohler du Centre social protestant – Neuchâtel (CSP-NE). «Certains jeunes disposent de leur paye d’apprenti comme s’il s’agissait d’argent de poche. Ils tombent de haut quand ils veulent prendre leur indépendance et qu’ils découvrent ce que coûtent les aliments ou une assurance maladie.»

Ce constat a poussé les assistants sociaux du CSP-NE à créer des outils de prévention de l’endettement des jeunes, en collaboration avec les autres CSP romands. Mercredi 30 avril, le CSP-NE était invité à présenter la valise pédagogique «les ficelles du budget» ainsi que la Cash-cash party –une animation de grande envergure permettant aux participants de s’exercer à l’art de faire un budget de ménage– dans le cadre d’un colloque romand sur les jeunes et les jeux d’argent organisé en marge du vernissage de l’exposition Argent-jeux-enjeux au Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel.

Cash-Cash party

«Nous avons organisé une cash-cash party pour la première fois en 2011, explique Isabelle Baume, assistante sociale au CSP-NE. A l’entrée les participants reçoivent un profil et ensuite ils passent sur différents stands où on les sensibilise à ce qu’ils doivent prévoir dans leur budget.»

Habitat, santé, nourriture et hygiène, impôt, transports et loisirs font l’objet de stands avec des animations et des informations. Au stand santé, par exemple, il est question du choix de son assurance maladie avec une franchise adaptée, alors qu’au stand nourriture et hygiène, les participant doivent deviner le coût des produits présentés sur une table et représentant plus ou moins les achats hebdomadaires d’un ménage. «Les jeunes sous-estiment systématiquement le prix de l’alimentation et des produits de ménage», constate Isabelle Baume. Au stand impôts, on rappelle aux jeunes de s’intéresser à cette dépense dès qu’ils touchent leur premier salaire et on rappelle à quoi servent ces taxes.

Animations en classe

La valise «les ficelles du budget», comprend un classeur pédagogique et du matériel d’animation pour les personnes amenées à présenter une sensibilisation contre le surendettement devant des élèves ou des apprentis. «Les animateurs sont souvent frustrés, car la mallette présente de nombreuses idées et qu’ils ne peuvent en utiliser qu’une poignée sur le temps qui leur est imparti. Nous avons plutôt conçu ce matériel dans l’idée qu’elle permette de répondre aux besoins des différents âges et des différentes questions qui peuvent être posées à l’animateur.»

Une activité menacée

Chaque année, les collaborateurs du CSP-NE rencontrent plusieurs dizaines de classes pour des animations sur ce thème. Mais cette activité est menacée. Sur son budget 2014, le Grand conseil neuchâtelois a coupé le subside dévolu à cela. «Pour 2014, le CSP a puisé dans ses réserves pour maintenir ce projet, mais si l’Etat ne rétablit pas son aide pour 2015, nous devrons arrêter», prévient Isabelle Baume.