Le Parlement européen divisé sur une résolution touchant l’avortement

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Le Parlement européen divisé sur une résolution touchant l’avortement

1 novembre 2013
Strasbourg (epd - ProtestInter) A l’issue de débats tumultueux, le Parlement européen a décidé en session plénière de différer un vote relatif à une résolution sur le thème de l’avortement. Les députés ont renvoyé le projet à la Commission des droits de la femme.

Le texte qui n’a aucun caractère législatif avait été élaboré sous la responsabilité de la socialiste portugaise Edite Estrela. Il recommande notamment, «que dans un souci de respect des droits fondamentaux, l'avortement soit rendu légal, sûr et accessible à toutes.»

Les milieux pro-vie avaient vu dans cette formulation un pas vers une légalisation de l’avortement. L’Eglise catholique avait également critiqué le projet. Le texte est trompeur, avait relevé la Commission des conférences épiscopales de l’Union européenne (COMECE) dans une prise de position précédant la séance. Elle ajoutait: l’Union européenne ne dispose d’ «aucune compétence» en matière d’avortement.

«Nous en avons assez d’avoir sans cesse à nous occuper, au-delà du droit communautaire, d’un fourre-tout d’idées choquantes proposées par la gauche», a déclaré le député européen de l'Union chrétienne-sociale allemande (Christlich-Soziale Union - CSU) Martin Kastler à l’issue de la séance. Son collègue de parti Bernd Postel a qualifié le projet «d’hostile à la vie et contraire à la dignité humaine.» Il a demandé de ne pas le soumettre une deuxième fois en plénière.

Dans de nombreux pays européens, l’avortement est illégal: «L’Union européenne doit respecter cet état de faits et ne pas chercher à le contourner en prenant des décisions qui ne sont pas de son domaine de compétences.» La rapporteuse Edite Estrela avait défendu l’argument selon lequel les lois rigoureuses sur l’avortement ne réduisent pas le nombre de ces interventions, mais sont à l’origine de risques pour la santé et d’injustices sociales.

Indignation à gauche

Le groupe de gauche a manifesté son indignation face au report du projet et au comportement de nombreux représentants du peuple. «Hurlements chez les hommes, ricanements dans les rangs des pro-vie, nous avons vécu aujourd’hui en plénière des scènes qui rappellent les luttes contre le droit de vote des femmes d’il y a plus d’un siècle», s’est écriée la députée Cornelia Ernst allemande, Die Linke.

Mikael Gustafsson, homme politique suédois de gauche s’est dit convaincu que le renvoi du texte en commission ne changerait pas grand-chose à son contenu. «Il ne s’agit que d’une tentative de faire traîner les choses. La majorité au sein de la commission ne sera pas modifiée pour autant», a-t-il affirmé. (EB-105)