Bonne Nouvelle n'est plus un tout-ménage
La formule actuelle du Bonne Nouvelle tout ménage, lancée en 2001, aura vécu un peu plus de 10 ans. Imprimé à 360'000 exemplaires, - le 3e plus grand tirage de Suisse romande après Migros Magazine et Coopération, le magazine de la Coop -, le mensuel des réformés vaudois est désormais tiré à quelque 156'000 numéros.
Il atterrit dans les boîtes aux lettres des réformés, via une distribution adressée. En plus des réformés, près de 1300 personnes se sont inscrites pour continuer à recevoir le magazine. L'EERV a encore acheté 8000 adresses. Distribué jusqu'ici seulement dans les foyers, Bonne Nouvelle peut être lu dans la salle d'attente de son médecin ou de son dentiste, au restaurant ou à l'hôtel.
Pour l'institution, le changement est de taille. Voté en 2000, le choix d'un tout-ménage, à l'époque, répondait à la vocation de l'Eglise de toucher toute la population. Aujourd'hui, l'EERV s'est rendue à l'évidence: Bonne Nouvelle n'est lu que par un peu plus d'un Vaudois sur trois, soit grosso modo la proportion de réformés dans le canton (34%). Le sondage mené par l'Institut MIS - Trend en 2012 confirme celui mené en 2002. Le gaspillage de papier a aussi pesé dans la balance.
L'actu à la lumière des valeurs réforméesPour Line Dépraz, la conseillère synodale en charge des médias, diffuser un journal auprès de 156'000 foyers vaudois est un enjeu important pour l'EERV. «Cela permet de porter à la connaissance du plus grand nombre des thématiques religieuses et d'éclairer des débats de société à l'aune des valeurs réformées».
Les changements sont plus nombreux côté forme que contenu. Si Bonne Nouvelle a gardé le même format, il passe de 24 à 28 pages et un nouveau graphisme permet une lecture plus aérée, grâce à un caractère plus fin et des photos au format imposant. Les 11 cahiers régionaux aussi sont mieux intégrés au journal.
Bonne Nouvelle garde son rédacteur en chef Vincent Volet, son interview d'un 'people', dont la photo fait la Une, et son dossier. «Le contenu change peu, car dans un délai de deux à trois ans, Bonne Nouvelles devrait fusionner avec ses homologues romands, sans doute les Genevois et les Neuchâtelois dans un premier temps. Le tirage grimpera alors aux alentours de 200'000 exemplaires», a précisé Paolo Mariani, porte-parole de l'EERV.
Côté distribution, La Poste prend le relais de la société BVA (Bureau vaudois d'adressage). La facture pour la distribution passe de 380'000 à 440'000 francs avec une aide à la presse de 15 centimes par numéro. Le coût de l'impression descend de 350'000 à 290'000 francs, le tout se soldant par une opération blanche.
Tania Buri
Le fichier d'adresses: un défiLe fichier d'adresses aura représenté le plus grand défi. L'envoi aux quelque 150'000 foyers protestants est le premier test grandeur nature du nouveau fichier AIDER pour Annuaire informatique de l'Eglise réformée. L'EERV s'attend à 10'000 retours et compte sur la bienveillance des lecteurs pour signaler les couacs.
Le rôle d'AIDER ne se limite pas à l'envoi de Bonne Nouvelle. Ce logiciel permet à l'EERV de s'adresser aux réformés selon leurs besoins, de l'enfant à baptiser au grand-père à enterrer.
Il a été rendu obligatoire par un changement de loi sur la protection des données. Les communes ne peuvent plus envoyer les informations provenant du contrôle des habitants directement aux paroisses, c'est désormais au canton de les envoyer aux directions d'églises. Le coût du logiciel sans la maintenance est évalué à 165'000 francs.
La deuxième étape de l'opération a été l'intégration des données venant des paroisses. «Des informations à la qualité inégale et enregistrées sur des supports informatiques différents », a souligné Paolo Mariani. Mais le plus gros est fait: le logiciel AIDER a été installé dans toute les paroisses et près de 150 personnes formées à son utilisation. TBCet article a été publié dans:
Le quotidien vaudois "24 Heures" le 27 juin 2013.