Margot Kässmann veut une société plus accueillante pour les enfants
Face au fossé croissant qui se creuse entre les enfants privilégiés et les enfants défavorisés, il s’agit, «comme au temps de Luther, d’assurer aujourd’hui aussi la justice éducative», explique la théologienne qui, au nom de l’Église évangélique d’Allemagne (EKD), fait campagne pour la célébration du 500e anniversaire de la Réforme en 2017.
Martin Luther (1483-1546) est le premier à avoir mis en évidence les thèmes de l’éducation et de la participation à la formation, et à s’être engagé dans cette perspective. Cinq cents ans plus tard, pourtant, l’Allemagne est «pauvre en enfants, et beaucoup d’enfants sont pauvres».
Les engagements des parents et de la société à l’égard des enfants devraient «aller dans la même direction, et non s’opposer». Essentiellement, il s’agit de savoir «si nous sommes prêts à être une société accueillante pour les enfants», a-t-elle souligné. Celui qui n’a en vue que les cours de la Bourse «risque de passer largement à côté de l’objectif».
Cette pauvreté est manifestement aussi «une pauvreté de l’éducation» qui constitue un scandale, estime Margot Kässmann. Il semble que les enfants continuent à être considérés comme des «êtres encombrants» dont il faut «s’occuper d’une manière ou d’une autre».
En fait, la société devrait réapprendre que la transmission de la tradition, de la culture et des valeurs éthiques est «une tâche magnifique». En ce sens, ajoute la théologienne, l’éducation ne consiste pas seulement à inculquer des connaissances, elle doit aussi créer les bases qui permettront à chaque individu de former son propre jugement. (FNA-44)