Bonne gouvernance et stabilité démocratique: l'espoir des Églises d'Afrique
Une cinquantaine de représentants d'Églises, d'organisations œcuméniques et d'organisations de la société civile se sont réunis du 15 au 17 mai à l'occasion d'une conférence qui s'est tenue à Harare (Zimbabwe), sur le thème «gouvernance démocratique et réformes électorales en Afrique». La conférence était organisée sous l'égide de la Commission des Églises pour les affaires internationales (CEAI) du Conseil œcuménique des Églises (COE).
Dans le sillage de l'adoption d'une nouvelle Constitution au Zimbabwe, les responsables d'Église ont martelé que la stabilité était essentielle pour qu'un gouvernement puisse se concentrer sur le développement et la relance économique.
Dans son discours d'ouverture, l'évêque Ishmael Mukuwanda, président du Conseil des Églises du Zimbabwe, a examiné comment les Églises pouvaient faire en sorte que les élections disposent d'un environnement adéquat pour se dérouler dans des conditions libres, démocratiques et crédibles. Il estime que les Églises en ont la capacité «étant donné que les chrétiens représentent environ 80% de la population du pays.»
«Le chemin qui a mené à la nouvelle Constitution a été long et cahoteux. Le projet de constitution a été plutôt bien accueilli, mais des incertitudes demeurent», a déclaré l'évêque Mukuwanda. Il a poursuivi en affirmant que, forts de ces expériences, «nous nous efforçons d'apporter conseil à nos frères et sœurs en Afrique pour les accompagner tout au long de la route.»
M. Nigussu Legesse, responsable du programme du COE pour la défense des causes africaines, a indiqué que l'objectif de la conférence était de faire le point sur les expériences électorales précédentes de plusieurs pays africains. À partir des conclusions qui en ont découlé, la consultation a tenté d'apporter des solutions pour œuvrer à une démocratie plus forte et une meilleure gouvernance.
Les élections: une des clefs de voûte de la démocratie«Les élections sont l'une des clefs de voûte de la gouvernance démocratique et de l'État de droit. On y parvient grâce à un système électoral qui détermine les répercussions sur la gouvernance», a-t-il rappelé. « C'est pourquoi il est important que les Églises travaillent ensemble.»
Dewa Mavhinga, expert du Zimbabwe et employé de l'ONG Human Rights Watch, a évoqué tant les atouts que les limites des Églises dans le domaine de la consolidation de la démocratie et de la bonne gouvernance. «En tant que composante de la société, l'Église occupe une position centrale pour répondre à des questions telles que: Les gens ont-il vraiment le droit de participer aux processus démocratiques? Sont-ils en mesure de choisir librement les individus qui vont les gouverner?», a ajouté Dewa Mavhinga.