André Gounelle livre sa pensée sur Internet

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André Gounelle livre sa pensée sur Internet

Laurence Villoz
30 octobre 2012
Pierre Gisel tire sa révérence Le 9 novembre prochain, le professeur Pierre Gisel donnera une leçon d’adieu à l’Université de Lausanne, à 17h15 (bâtiment Anthropole, s. 1129). Bien que son titre puisse laisser perplexe (« Résistances des particularités et pièges de l’universel. Pour un usage subversif des corps, des traditions et des frontières »), le contenu n'en sera que plus intéressant.Pierre Gisel abordera la question des particularités religieuses, « diverses et souvent en conflits », et de leur dépassement, en vue « d’une universalité humaine à partager ». Il rappellera par exemple que le christianisme s’est différencié du judaïsme en le spiritualisant et en le moralisant. Et que le protestantisme, puis le libéralisme, ont poursuivi un même processus de dépassement des rites et « d’autres données spontanément tenues pour archaïsantes ». Pour arriver à nos jours où la religion n’est plus très populaire alors que la spiritualité, qui va au-delà, a beaucoup de succès.Par-delà cette veine religieuse dont nous héritons, Pierre Gisel abordera de front la situation sociale et culturelle contemporaine, partagée entre la sécularisation et le fondamentalisme.LV

Quelle est l’origine de Noël ou la signification de la grâce? Le théologien français André Gounelle, docteur honoris causa de l’Université de Lausanne, publie une centaine d’articles sur la toile. Une contribution de frappe protestante libérale au fourmillement du christianisme en ligne.


Noël, une fête chrétienne? Quelle est l’origine du sapin? Ou, de manière plus large, « quel juste rapport établir entre l’Evangile et la culture? » s’interroge André Gounelle sur son site.

« Le professeur prend les dogmes et les désacralise », sourit Marc Pernot, à l'origine du site et pasteur à l’Oratoire du Louvre à Paris. La plate-forme est organisée de façon thématique: la Bible, l’Eglise ou la vie croyante entre autres. Le grand public, tout comme les initiés y trouveront leur compte.

Des articles sur l’origine de la grâce ou la signification de la croix côtoient des articles plus complexes sur la pensée du théologien allemand Paul Tillich par exemple. Deux cours dans leur intégralité, l’un sur le protestantisme, l’autre sur la théologie des religions, combleront les plus assidus. « Je n’ai pas encore signalé la difficulté des articles, mais je vais le faire prochainement », s’excuse Marc Pernot qui a réalisé le site pendant ses vacances mais n’en est pas à son coup d’essai.

Deux ans plus tôt, le pasteur réalisait un site avec les écrits du philosophe et théologien Olivier Abel. « Ce professeur de la Faculté de théologie protestante de Paris m’a donné son disque dur avec tous ses écrits, je trouve cela très courageux », reconnaît Marc Pernot. De son côté, André Gounelle a choisi, relu et parfois retravaillé la centaine d’articles qui se trouve sur son site. « Nous en ajouterons encore d’autres », se réjouit son créateur.

Internet pour découvrir le christianisme?

« Les articles de Gounelle sont idéaux pour des gens qui auraient envie de découvrir le christianisme sans tabou », révèle ce pasteur qui a lui-même suivi les cours du professeur en faculté de théologie. Avec plus d’une vingtaine de livres et 800 articles à son actif, André Gounelle est considéré comme une des grandes figures du protestantisme libéral français. En 1997, il reçoit le titre de Docteur honoris causa de l’Université de Lausanne (Unil).

« Gounelle est une des personnes qui a redonné vie au libéralisme dans les facultés de théologie francophone », se rappelle le professeur Pierre Gisel de l’Unil. Jeune retraité, le professeur lausannois n’imagine pas forcément mettre ses écrits en ligne prochainement. « L’accès à l’information est évidemment bien, mais il faut tout de même faire attention à ne pas submerger les gens. »

En prenant l’exemple des étudiants, il s’interroge sur les conséquences d’un accès à trop d’informations. « Parfois les étudiants sont noyés par toutes les données qu’ils ont trouvées sur internet et ne savent plus où ils les ont prises et qui les a écrites », s’inquiète Pierre Gisel. Pour son départ à la retraite, le professeur donnera une leçon d’adieu à l’Université de Lausanne, le 9 novembre prochain (lire ci-dessous).

Pierre Gisel tire sa révérence

Le 9 novembre prochain, le professeur Pierre Gisel donnera une leçon d’adieu à l’Université de Lausanne, à 17h15 (bâtiment Anthropole, s. 1129). Bien que son titre puisse laisser perplexe (« Résistances des particularités et pièges de l’universel. Pour un usage subversif des corps, des traditions et des frontières »), le contenu n'en sera que plus intéressant.

Pierre Gisel abordera la question des particularités religieuses, « diverses et souvent en conflits », et de leur dépassement, en vue « d’une universalité humaine à partager ». Il rappellera par exemple que le christianisme s’est différencié du judaïsme en le spiritualisant et en le moralisant. Et que le protestantisme, puis le libéralisme, ont poursuivi un même processus de dépassement des rites et « d’autres données spontanément tenues pour archaïsantes ». Pour arriver à nos jours où la religion n’est plus très populaire alors que la spiritualité, qui va au-delà, a beaucoup de succès.

Par-delà cette veine religieuse dont nous héritons, Pierre Gisel abordera de front la situation sociale et culturelle contemporaine, partagée entre la sécularisation et le fondamentalisme.LV

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