Les chrétiens du Moyen-Orient sont en danger, tonne une responsable d’Eglise syrienne

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Les chrétiens du Moyen-Orient sont en danger, tonne une responsable d’Eglise syrienne

28 septembre 2012
Florence, le 28 septembre (ENInews) – Rosangela Jarjour tire la sonnette d’alarme. La secrétaire générale de la Communauté des Eglises évangéliques du Moyen-Orient, à Beyrouth, craint pour le sort des chrétiens au Moyen-Orient. Rien que pour l'Egypte, ils sont pas moins de 50 000 à avoir été contraints à l'exil depuis le début de la révolution dans ce pays.

« Nous ne voulons pas devenir des réfugiés; nous voulons vivre en paix sur notre propre terre en tant que citoyens ayant des droits et des obligations », a-t-elle déclaré le 21 septembre, selon un communiqué de presse de la Communion d’Eglises protestantes en Europe. Cette dernière tenait sa septième Assemblée générale à Florence (I) du 21 au 26 septembre. La vie quotidienne des chrétiens, qui se sentaient jadis plutôt en sécurité, est aujourd’hui minée par la peur, a expliqué Rosangela Jarjour, qui est originaire de Homs, en Syrie, ville actuellement en proie à des combats entre les forces rebelles et l’armée.

Les chrétiens se voient désormais interdire la pratique de leur religion. Leurs droits civils, notamment la liberté d’expression, « sont constamment bafoués, tandis que l’islam s’approprie des problématiques autrefois considérées comme laïques », a-t-elle souligné. Rien que pour l'Egypte, ce sont pas moins de 50 000 chrétiens qui ont été contraints à l'exil depuis le début de la révolution dans ce pays.

Argent d’Arabie saoudite ou du Qatar

La famille de Rosangela Jarjour a été forcée de quitter Homs. « Les chrétiens ont perdu leurs maisons, leurs moyens de subsistance et leurs églises et ils sont la cible de pillages, de destructions et d’incendies criminels », a-t-elle indiqué en montrant des images d’églises détruites en Syrie. La Communauté des Eglises évangéliques du Moyen-Orient représente environ deux millions de protestants de 17 Eglises des traditions luthérienne, réformée et anglicane.

Les manifestations en Syrie avaient commencé dans un esprit pacifique mais elles sont vite devenues violentes, a-t-elle rappelé. « Beaucoup d’entre nous ne veulent pas croire que ce sont nos compatriotes qui en sont la cause », a-t-elle dit. Au début, chrétiens et musulmans descendaient dans la rue côte-à-côte mais à mesure que la violence a pris de l’ampleur, les chrétiens se sont sentis obligés de se mettre en retrait.

« Ce n’était plus un mouvement populaire; au lieu de cela, la Syrie est devenue le champ de bataille de diverses forces extérieures », a-t-elle affirmé, exprimant sa conviction que « la démocratie ne peut être instaurée au moyen des armes et de l’argent affluant d’Arabie saoudite ou du Qatar ».

Les anglicans et les luthériens équotoriens dans la CEPE

Parmi les autres questions traitées à l’Assemblée, un mémorandum officialisant la coopération entre la CEPE et les Eglises anglicanes de Grande-Bretagne et d’Irlande a été soumis aux délégués. Jonathan Gibbs, de l’Eglise d’Angleterre, a fait savoir que son Eglise ainsi que l’Eglise d’Irlande, l’Eglise du Pays de Galles et l’Eglise épiscopale d’Ecosse sont sur le point de signer l’accord. Le pasteur Thomas Wipf, président sortant de la CEPE, a qualifié le mémorandum de pas en avant notable.

Sur un autre plan, l’Eglise évangélique luthérienne de l’Equateur est devenue le 106e membre de la CEPE. L’accord officiel a été signé par le pasteur Wipf et le conseiller ecclésial Rudiger Schloz, aujourd’hui à la retraite, qui a travaillé comme pasteur jusqu’en 2009 et qui représente actuellement l’Eglise à Quito. Le pasteur Wipf a indiqué que la CEPE a approuvé l’adhésion de l’Eglise équatorienne au motif que l’Eglise a été fondée par des émigrés européens et qu’elle trouve aujourd’hui encore son inspiration en Europe.

La CEPE et l’Eglise évangélique luthérienne de l’Equateur espèrent que cette décision donnera une impulsion à la communion entre les différentes confessions en Amérique du Sud. De son côté, le pasteur Schloz a décrit l’adhésion de son Eglise à la CEPE en termes historiques et culturels. Les 300 membres de l’Eglise, fondée dans les années 1940, restent à ce jour en contact étroit avec leurs frères et sœurs d’Europe. Le pasteur Schloz s’est félicité de cette nouvelle possibilité qui s’offre à sa petite Eglise de participer au dialogue théologique avec les autres Eglises membres de la CEPE. (766 mots-ENI-12-F-0133-JMP)