Des Eglises du Kenya se mobilisent face aux grèves et aux conflits ethniques

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Des Eglises du Kenya se mobilisent face aux grèves et aux conflits ethniques

24 septembre 2012
Nairobi, le 24 septembre (ENInews\Fredrick Nzwili) – Dans un rare témoignage d’unité, les Eglises catholique romaine et protestante du Kenya exigent des mesures radicales du gouvernement. Depuis plusieurs semaines, des mouvements sociaux paralysent les écoles et les hôpitaux du pays, et des affrontements ethniques ont provoqué des dizaines de morts.

Les responsables chrétiens se sont exprimés le 20 septembre à Nairobi suite à la levée de boucliers de 260 000 enseignants du secteur public. Elle était provoquée par une annonce du gouvernement sur son incapacité à revaloriser les salaires en raison du manque de fonds. Les enseignants, qui se sont mis en grève le 3 septembre, exigent une augmentation de leur traitement de 300%. Ils ont été rejoints le 6 septembre par des chargés de cours à l’université, puis des médecins le 13 septembre.

« Nous nous joignons aux nombreux Kenyans qui demandent une solution durable face aux grèves », a déclaré l’archevêque anglican Eliud Wabukala, qui tenait pour la première fois une conférence de presse commune avec le cardinal catholique romain John Njue, l’évêque-président Stephen Kanyaru, de l’Eglise méthodiste, ainsi que des représentants du Conseil national des Eglises du Kenya.

Cultivateurs contre éleveurs

Dans le même temps, les paramilitaires kenyans de la General Service Unit tentaient de localiser des milices communautaires dans le delta du Tana, dans la province de la Côte. Plus d’une centaine de personnes y ont été tuées et plus de 13 000 déplacées au cours d’affrontements ethniques. Depuis juin, les Pokomo, une tribu de cultivateurs, sont en guerre contre les Orma, une communauté d’éleveurs, sur des questions d’eau et de pâturages.

« Nous appelons le gouvernement à mettre en place des mécanismes permettant de veiller à ce qu’aucun autre Kenyan ne soit tué, blessé, déplacé, brutalisé ou d’une quelque autre façon maltraité ou victime de discriminations », a lancé le cardinal Njue. « Plus aucun Kenyan ne doit être dépossédé ou se sentir menacé en raison de sa religion ou pour toute autre raison. » (373 mots-ENI-12-F-0130-JMP)