Afrique du Sud: Des responsables d'Eglise en appellent à la résolution du conflit minier

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Afrique du Sud: Des responsables d'Eglise en appellent à la résolution du conflit minier

20 septembre 2012
Le Cap, le 20 septembre (ENInews\Munyaradzi Makoni) – Le conflit minier qui embrase l’Afrique du Sud ne laisse pas les ecclésiastiques de marbre. Ils dénoncent les méthodes policières pour mater les grévistes. Mais le gouvernement campe sur ses positions.

Les mines de platine d'Afrique du Sud, situées à 100 km au nord-ouest de Johannesburg, sont secouées par des grèves et des actions ouvrières depuis le 10 août. La police ouvrait alors le feu sur des grévistes sur le site de la mine appartenant à la société britannique Lonmin, à Marikana. Trente-quatre personnes trouvaient la mort. Onze autres personnes mouraient dans les émeutes qui ont suivi.

Le 15 septembre, après l'arrivée de policiers et de soldats pour faire face aux grévistes, l'évêque Jo Seoka, président du Conseil des Eglises d'Afrique du Sud, a déclaré: « Je suis atterré et très en colère d'apprendre aujourd'hui que la police a été déployée en très grand nombre; des gens m'ont en outre appelé pour me dire qu'on a tiré sur des mineurs. »

Situation hors de contrôle?

Le ministre de la Justice Jeff Radebe a donné l'ordre de réprimer les manifestants le 14 septembre, affirmant que le gouvernement ne saurait tolérer davantage la violence, les menaces et les intimidations que connaît l'industrie minière. Les manifestations se sont étendues à six mines de platine et une mine d'or, créant une menace pour l'économie de l'Afrique du Sud. La police a confisqué des armes dangereuses et bloqué des défilés pacifiques de mineurs le 15 septembre.

Pour l'évêque Seoka, le gouvernement et Lonmin semblent avoir tous deux mal interprété la situation. Alors qu'on pouvait jusqu'alors encore certainement trouver une issue, il est probable que la situation échappe désormais à tout contrôle.

« Le gouvernement doit être fou pour croire que ce qui ressemble à mes yeux à une répression de l'époque de l'apartheid puisse réussir. Par le passé, de telles mesures n'ont fait que susciter plus de résistance », a-t-il affirmé.

« J'en appelle les deux parties à faire preuve d'une extrême tolérance », a déclaré l'évêque méthodiste Paul Verryn à la South African Press Agency le 14 septembre. « Nous avons déjà vu ce que cela donne quand chacun reste campé sur ses positions », a-t-il dit. « Je prie Dieu pour que nous ne répétions pas la même erreur. » (403 mots-ENI-12-F-0128-JMP)