Berlin: Appel à l’unité des protestants et des catholiques

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Berlin: Appel à l’unité des protestants et des catholiques

10 septembre 2012
Berlin, le 10 septembre (ENInews/Ruby Russell) – En Allemagne, des personnalités ont lancé un appel pour l'unité des Eglises protestante et catholique. Les gens d'Eglise accueillent cette démarche avec prudence.

«Aujourd’hui, la séparation entre les Églises n’est ni voulue ni fondée politiquement», indique la déclaration intitulée «L’œcuménisme maintenant – un seul Dieu, une seule foi, une seule Église» (Ökumene jetzt: ein Gott, ein Glaube, eine Kirche). «Des considérations théologiques, des habitudes institutionnelles et des traditions ecclésiastiques et culturelles vont-elles maintenir la séparation entre les Églises? Nous ne le pensons pas.»



La déclaration appelant à mettre un terme au schisme entre les Églises, qui dure depuis 500 ans, porte la signature de personnalités politiques telles que le président du Parlement allemand (Bundestag) Norbert Lammert, le ministre de la Défense Thomas de Maiziere, et le chef de file du Parti social-démocrate d’opposition Frank-Walter Steinmeier.



Parmi les 23 signataires catholiques et protestants figurent également l’animateur de télévision Guenther Jauch, le président de la Fédération allemande des sports olympiques Thomas Bach et l’écrivain Arnold Stadler, ainsi que des artistes et des représentants du monde académique.



Tant le Concile Vatican II, ouvert il y aura 50 ans le mois prochain, que la Réforme, qui célébrera son 500e anniversaire en 2017, ont exercé un impact majeur qui continue à se faire sentir dans les différentes confessions, disent les personnalités dans la déclaration. Ils appellent aussi les laïcs dans l’Église à jouer un rôle actif en faisant de ces anniversaires une occasion de changement. 

«Nous ne pouvons et ne devons pas permettre que le problème de l’unité des Églises demeure jusqu’à ce que les responsables ecclésiastiques se soient mis d’accord sur une conception commune de la communion et de l’administration», poursuivent-ils

Prendre la communion ensemble

«Et nous ne voulons pas nous contenter d’une simple reconnaissance réciproque des Églises. » 

La question de la communion interconfessionnelle est un sujet brûlant en Allemagne, où vivent environ 50 millions de chrétiens répartis de manière à peu près égale entre catholiques et protestants, avec de nombreux mariages mixtes. Les membres des deux confessions demandent depuis longtemps que les règles régissant la communion catholique soient assouplies afin que catholiques et protestants puissent la prendre ensemble. 



Dans une déclaration publiée en réponse à la déclaration «L’œcuménisme maintenant», l’archevêque Robert Zollitsch, président de la Conférence épiscopale allemande (DBK), s’est référé à cela en parlant de «question douloureuse toujours ouverte, qui met en évidence le manque de compréhension commune dans la foi.» 



Accueil prudent des Eglises

Tant la Conférence épiscopale (DBK) que l’Église évangélique d’Allemagne (EKD) ont accueilli l’initiative avec prudence – et avec certaines réserves. 

«L’idée de l’initiative ‘L’œcuménisme maintenant’ a reçu un accueil très positif», a déclaré le vice-président de l’EKD Thies Gundlach. «Elle constitue un effort pour voir l’avenir de l’œcuménisme comme n’étant pas uniquement l’affaire des responsables d’Église, et pour rappeler que le renforcement de l’unité est la tâche de tous les chrétiens. Nous constatons avec reconnaissance qu’il y a plus de points communs que de motifs de séparation entre chrétiens protestants et catholiques.» 



Mais il est important, selon lui, de se souvenir que chaque confession a des conceptions théologiques de base qui lui sont propres. 

«Au début du 16e siècle, les réformateurs ont élaboré une vision différente de l’Église qui, aujourd’hui encore, est en contradiction avec certaines convictions centrales de nos frères et sœurs catholiques romains », a conclu Thies Gundlach. 

«Mais ce qui est important, finalement, c’est d’avancer aussi rapidement que possible sur les questions œcuméniques, tout en ayant autant de patience que possible.» (603 mots-ENI-12-F-0520-FN)