Les femmes autochtones du Paraguay s’unissent pour défendre leurs droits

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Les femmes autochtones du Paraguay s’unissent pour défendre leurs droits

6 septembre 2012
New York, le 6 septembre (ENInews) – Depuis onze ans, un mouvement dans le sud du Paraguay sensibilise la population aux droits des femmes. But visé: les encourager à s’impliquer davantage dans la gestion des collectivités. Mais
souvent, les hommes s'y opposent.

Norma Alvarez, une représentante de la population Enxet Sur, sillonne de long en large le Chaco paraguayen, région aride et peu peuplée au cœur de l’Amérique du Sud, pour se rendre jusque dans les villages les plus reculés.

« Etre une femme autochtone n’est pas chose aisée », explique-t-elle. « Elles veulent s’exprimer, elles veulent participer, mais la plupart du temps, les hommes les en empêchent. Elles vivent dans des villages isolés sans accès à l’information », a-t-elle indiqué récemment au Church World Service.

Mme Alvarez a commencé à travailler avec les femmes dans le cadre de l’Organe de coordination des populations autochtones du Chaco (CPI). A son poste, elle a, malgré des conflits divers avec les hommes, mis en place au sein de l'organisation le Secrétariat aux femmes et s’est lancée dans les préparatifs de la première Réunion des femmes autochtones du Chaco.

Hommes opposés

Le Church World Service est en outre à l’origine de l’organisation Trouver une voie ensemble (BJC). Les femmes de la région la voient comme un « espace d’apprentissage et de partage entre femmes autochtones, inspirées par notre vision et nos expériences communes ».

« Il a été très difficile d’obtenir l’appui de l’organisation à cette manifestation: les hommes s’y opposaient et les confrontations étaient nombreuses », a indiqué Mme Alvarez. « Mais mes collègues femmes du CPI m’ont apporté un soutien considérable, en particulier les femmes Guaraní, qui m’ont vraiment aidée à faire avancer le processus », a-t-elle ajouté.

L’organisation assure des réunions au moins trois fois par an et met en place des actions pour défendre la cause en organisant des rencontres avec diverses agences gouvernementales. Les principales problématiques abordées aux réunions sont l’accès à l’eau, l’éducation à la santé, les questions foncières et la violence faite aux femmes.

Selon la responsable guaraní Antonia Parada de Barrientos, « les hommes commencent à remarquer que la collectivité gagne en vigueur à mesure que les femmes s’organisent. Petit à petit, ils se mettent à soutenir le travail de BJC ». (433 mots-ENI-12-F-0120-JMP)