Autralie: Un diocèse anglican accusé de sexisme

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Autralie: Un diocèse anglican accusé de sexisme

3 septembre 2012
Auckland, le 3 septembre (ENInews\David Crampton) – Les critiques fusent au sein de l'Eglise anglicane australienne. Elle visent un diocèse conservateur qui a introduit des nouveaux voeux de mariage. Ces derniers exigent de l’épouse qu’elle « se soumette » à son mari.

Proposée comme une solution de remplacement aux vœux traditionnels, qui emploient le verbe « obéir », la formulation doit être soumise à l’examen du Synode du diocèse. Il se réunit en octobre. Pourtant, certaines paroisses utilisent déjà la nouvelle formulation au sein de ce diocèse conservateur, qui refuse par ailleurs d’ordonner les femmes.

Muriel Porter, spécialiste laïque de l’Eglise anglicane à Melbourne, considère que le remplacement du verbe « obéir » par le verbe « se soumettre » est méprisant. « Je suis affligée », a-t-elle déclaré au Sidney Morning Herald. « C’est un concept extrêmement dangereux, en particulier par rapport à la propension de la société à la violence domestique. »

L’archevêque de Sidney Peter Jensen estime quant à lui que ces nouveaux vœux soulignent l’engagement de l’époux et la responsabilité de l’épouse. « Sa "soumission" indique qu’elle accepte volontairement la vie matrimoniale et qu’il en va de l’intérêt de chacun des deux époux et de l’intérêt des enfants qu’ils mettront au monde. »

Illégalité potentielle

Robert Forsyth, évêque de Sydney-Sud et président du comité liturgique du diocèse qui a mis au point la nouvelle formulation des vœux, affirme que ceux-ci s’inspirent d’une référence au Nouveau Testament où il est dit que l’Eglise se soumet au Christ.

Néanmoins, l’archevêque du Victoria John Davis, expert de la Constitution de l’Eglise anglicane, a déclaré à la presse que cette modification pourrait être jugée illégale, car elle se limite à un seul diocèse. « Le lien juridique s’applique entre le Commonwealth d’Australie et l’Eglise anglicane d’Australie et non pas entre le Commonwealth et chacun des 24 diocèses du pays », a-t-il souligné.

Le primat Phillip Aspinall a indiqué que la modification peut être contestée au regard du droit canon et qu’elle pourrait être examinée au sein d’un tribunal d’Eglise. Le verbe « soumettre » n’a jamais été utilisé dans aucune version des vœux de mariage depuis la création du Livre de la prière commune, en 1662. (385 mots-ENI-12-F-0119-JMP)