Kenya: Des responsables chrétiens et musulmans condamnent les attaques ciblant des églises
Ces attaques, qui se sont déroulées simultanément, ont ciblé l'église catholique de Notre-Dame-de-la-Consolata et l'église africaine de l'intérieur de Garissa, de tradition évangélique. Des témoins affirment que des hommes masqués sont en cause dans les deux cas.
L'armée kényane est souvent mobilisée à Garissa afin de mener des opérations contre les insurgés du groupe al-Shabab, en Somalie voisine, ce qui laisse certains médias penser que les attentats pourraient avoir été commandités par l'organisation ou ses alliés. Al-Shabab s'est refusé à tout commentaire.
« Nous avons été profondément attristés d'apprendre que des Kényans fidèles à Dieu ont été tués sans merci par des criminels qui ont agi le visage masqué, incapables d'assumer l'ignominie de leurs agissements », a déclaré le pasteur Peter Karanja, secrétaire général du Conseil national des Eglises du Kenya.
Eric Kiraithe, porte-parole de la police, a indiqué que l'objectif des assaillants est de faire croire à un affrontement entre chrétiens et musulmans. Le pasteur Karanja appelle cependant la police à mener la lutte contre la menace terroriste de façon plus avisée.
« Les Kenyans veulent voir de nouvelles innovations au sein des services de sécurité ; ils veulent se sentir en sécurité », a affirmé le pasteur Karanja dans un communiqué de presse du 2 juillet. « Etant donné que nous sommes en guerre, la sécurité intérieure doit être une priorité absolue. »
De son côté le cardinal John Njue a fait savoir que, pour l'Eglise catholique romaine, le pays est en pleine guerre de religion. « Nous demandons à tous les Kenyans d'œuvrer en faveur de la coexistence pacifique », a déclaré le cardinal. « Nous rappelons aux Kenyans que lutter contre le terrorisme, l'extrémisme et l'insécurité est le devoir de tout Kenyan, car des criminels et des terroristes opèrent parmi nous. »
Des responsables musulmans se sont unis pour dénoncer les attentats. « Quiconque craint Dieu ne peut célébrer la mort de gens innocents réunis pour prier ou pour toute autre raison », a souligné le cheikh Mohammed Khalifa, secrétaire national du Conseil des imams et prédicateurs du Kenya. (399 mots-ENI-12-F-0098-JMP)