Le président Lugo a été destitué sur la base d'accusations liées en partie à sa réaction face aux protestations. Elle aurait notamment entraîné la mort de 17 personnes – fermiers et agents de police – au cours d'incidents survenus dans le département de Canindeyu. Le 22 juin, à l'issue d'un processus mené en l'espace d'une journée au Sénat, le président Lugo a été limogé.

Dans une lettre adressée au Sénat et à la Chambre des députés du Paraguay, l'Alliance des Eglises presbytériennes et réformées d'Amérique latine écrit: « Le fait que le Sénat ait présenté son accusation le 21 juin et qu'il ait rendu sa décision le lendemain même démontre clairement que la procédure n'a pas été respectée. » La lettre est signée Dario Barolin, secrétaire général de l'Alliance, indique la Communion mondiale d'Eglises réformées (CMER) dans communiqué de presse.

« Nous estimons qu'il est peu judicieux, poursuit M. Barolin, de rendre un jugement sans prendre le temps de mener une enquête et de présenter des arguments et des preuves venant étayer les accusations, empêchant ainsi l'accusé de préparer sa défense comme il y est légitimement autorisé. »

Le secrétaire général de l'Alliance a exprimé l'espoir que les gouvernements étrangers, en particulier les Etats de la région, suivent la situation de près et encouragent les institution du Paraguay à revoir leur décision. Une organisation de défense des droits de la personne en Argentine et le Conseil des Eglises d'Amérique latine ont également publié des communiqués dénonçant la façon dont la procédure de destitution a été menée.

L'Alliance des Eglises presbytériennes et réformées en Amérique latine (Alianza de Iglesias presbiterianas y reformadas de América latina) représente les Eglises membres de la CMER en Amérique centrale et en Amérique du Sud. (400 mots-ENI-12-F-0095-JMP)