Un 'nonce' protestant en Suisse? L’idée est dans l’air

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Un 'nonce' protestant en Suisse? L’idée est dans l’air

Monika Dettwiler
5 juin 2012
Parce que l’Eglise catholique romaine dispose d’une représentation diplomatique auprès de la Confédération, Daniel Reuter, membre du Conseil de l’Eglise cantonale de Zurich, a suggéré la mise en place d’une sorte de 'nonciature' protestante. La FEPS est favorable à cette idée.


, reformierte presse

Le nonce est le représentant diplomatique d’un Etat étranger (le Vatican) à Berne. Serait-il possible, en fait, d’envisager l’idée d’un 'nonce' protestant suisse auprès de la Confédération? « Ce n’est pas l’aspect strictement juridique qui doit nous intéresser d’abord », explique Daniel Reuter, mais une solution pratique qui rendrait justice au mandat de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS).


Dans son postulat – qui a reçu une réponse dont l’Assemblée des délégués de la FEPS de la mi-juin 2012 sera appelée à prendre connaissance –, Daniel Reuter se préoccupe avant tout de l’égalité de traitement des deux grandes confessions du pays. Il estime que l’Eglise catholique romaine « jouit d’une position particulière vis-à-vis de la Confédération à travers la représentation diplomatique de la nonciature ».

L’exemple de l’Eglise protestante d’Allemagne

La FEPS entend – comme elle l’indique dans sa réponse au postulat Reuter –, non seulement examiner l’idée, mais aussi proposer une solution concrète. Une institution comparable à une 'nonciature' au niveau de la Confédération serait envisageable, d’autant plus qu’un modèle existe déjà: le mandataire de l’Eglise évangélique d’Allemagne (EKD) auprès du Bundestag.

Le Conseil de la Fédération des Eglises protestantes envisage l’établissement d’une liaison permanente plus directe avec la Confédération.

Un nouveau poste à la FEPS? « Non, seulement une nouvelle fonction qui serait confiée à une personnalité de la Fédération des Eglises», explique Philippe Woodtli, directeur du Secrétariat de la FEPS.

Il y aurait ainsi un interlocuteur protestant direct auprès de la Confédération, « ce qui serait un avantage ». Mais il convient d’examiner d’abord si un mandataire au sens de l’EKD serait adaptable à la situation suisse.

Selon la réponse au postulat, détaillée en six pages, la FEPS relève qu'elle entretient déjà de multiples relations avec les autorités fédérales. Mais elles sont prises en charge, selon les thèmes, par différentes personnes de la FEPS.

Par exemple, Frank Mathwig siège à la Commission fédérale contre le racisme (CFR) et Simon Röthlisberger à la Commission fédérale pour les questions de migration (CFM). Le président du Conseil Gottfried Locher cultive de son côté des contacts avec le Parlement, les partis et les offices fédéraux.

Cependant, précisément du fait de cette multiplicité, il existe encore, selon le Conseil, « un potentiel de systématisation … des relations de la Fédération des Eglises avec les autorités fédérales ». Car plus la FEPS se montrera rapide et directe dans l’exposé de ses préoccupations aux instances fédérales concernées, plus ses chances d’exercer une influence seront grandes.