Les Philippines et la Chine: David face à Goliath

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Les Philippines et la Chine: David face à Goliath

11 mai 2012
Baguio City, Philippines, le 11 mai (ENInews\Maurice Malanes) – Des responsables d'Église philippins ont pris fait et cause pour défendre l'intégrité territoriale et la souveraineté de leur pays. Ils invoquent la menace que représente une puissance émergente en Asie: la Chine.

«Les Philippines sont un pays de David. Mais nous devons faire étalage de nos muscles de prière et de culte contre le géant Goliath. La Chine a des navires de guerre mais nous avons le pouvoir du culte», a déclaré au correspondant d'ENInews le pasteur June Alonzo.



L'Église du pasteur Alonzon est l'une des organisatrices d'un rassemblement régional de prière les 15 et 16 mai à Baguio City. Quelque 5000 responsables et membres de petites Églises et communautés de tradition évangélique et pentecôtiste du nord des Philippines y sont attendus.



Le pasteur Alonzo a indiqué que les participants prieraient pour le pays, et notamment pour la paix et la prospérité, sur fond de tensions concernant le récif de Scarborough, qui est revendiqué par la Chine. Le récif donne accès à l'exploitation d'importantes ressources halieutiques mais aussi à une zone qu'on estime riche en pétrole.



«La guerre n'est pas de notre ressort mais de celui de Dieu. Nous pouvons gagner non pas par nos propres forces mais par l'Esprit de Dieu, que nous pouvons invoquer pour intercéder en notre faveur au moyen de la prière et du culte», a affirmé l'évêque Daniel Balais, président des Intercesseurs pour les Philippines, au journal Pilipino Star Ngayon.

Le récif de Scarborough, situé à 124 milles nautiques des côtes de la province de Zambales, fait partie de la zone économique exclusive des Philippines. Cependant, la Chine revendique le récif comme faisant «partie intégrante de son territoire», bien qu'il se trouve à plus de 500 milles nautiques de Hainan, l'île chinoise la plus proche.

Bâtiment de la marine chinoise

Les tensions se sont réveillées le 8 avril, quand des bâtiment de la marine chinoise se sont interposés alors que des gardes-côtes philippines cherchaient a appréhender des navires de pêche chinois transportant du corail, des espèces rares et de jeunes requins vivants, marchandises considérées comme illégales en vertu du droit des Philippines.

La marine chinoise aurait ouvert le feu et se seraient acharnée sur des bateaux de pêche et des navires d'exploration philippins pour les contraindre à quitter les lieux. Le secrétaire philippin aux Affaires étrangères, Albert del Rosario, a proposé que les deux États portent leur litige territorial devant le Tribunal international du droit de la mer. La Chine a rejeté la proposition.

«Nous devons aider à faire pression sur le gouvernement chinois pour qu'il accepte de régler le différend au Tribunal international», a indiqué au correspondant d'ENInews l'évêque Marino Inong, de l'Église unie du Christ aux Philippines.

Mgr Jose Palma, archevêque de Cebu et président de la Conférence épiscopale catholique des Philippines, affirme apporter son soutien aux groupes de Philippins qui prévoient d'organiser des rassemblements devant les ambassades et consulats chinois à travers le monde le 11 mai.
Le 16 avril, l'ambassade de Chine à Manille a publié un communiqué déclarant: «Cette île a été découverte par la Chine, qui lui a donné un nom, l'a incorporée à son territoire et y exerce depuis sa souveraineté.»

Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Fu Ying, a déclaré selon une dépêche de l'Agence France-Presse datée du 8 mai que la Chine était «prête à réagir à une dégradation de la situation causée par les Philippines.» (626 mots-ENI-12-F-0069-JMP)