La Chine braque ses projecteurs sur « son » protégé bouddhiste

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La Chine braque ses projecteurs sur « son » protégé bouddhiste

1 mai 2012
Genève, le 1er mai (ENInews) – Le deuxième plus haut chef du bouddhisme tibétain a fait sa première apparition publique à l'extérieur des frontières de la Chine continentale. Le dalaï-lama n'était quant à lui pas invité à cette conférence religieuse cautionnée par Pékin.

Le point d'orgue du Forum bouddhiste mondial, qui s'est tenu du 24 au 27 avril, a été l'allocution publique du nouveau panchen-lama, Gyaltsen Norbu. Choisi par les autorités communistes chinoises en 1995, ce Tibétain de 22 ans a lu le 26 avril un discours sur les enseignements du Bouddha, fondateur de la religion. Cette désignation est rejetée par le leader spirituel du Tibet, le dalaï-lama, qui vit en exil en Inde.



Dans le journal South China Morning Post, Barry Sautman, professeur de sciences sociales à l'Université de sciences et de technologie de Hong Kong, a expliqué les motivations de Pékin : « Le gouvernement chinois souhaite mettre en avant le panchen-lama en tant que figure principale du bouddhisme tibétain. »

Les autorités chinoises ont permis qu'une relique, qui serait un morceau du crâne du Bouddha, soit transportée par avion à Hong Kong pour la durée du sommet. L'objectif de cette manœuvre est d'imposer cette conférence comme une manifestation de grande importance pour le monde bouddhiste. Près d'un millier de moines et d'érudits provenant de plusieurs pays bouddhistes y ont participé

Libération du véritable panchen-lama

Pour Pékin, le lauréat du prix Nobel de la paix cherche à obtenir l'indépendance du Tibet vis-à-vis de la Chine. Le président chinois Hu Jintao le tient pour responsable du mouvement de protestation tibétain contre l'occupation chinoise, qui s'est illustré par une série d'immolations par le feu ayant terni l'image du gouvernement chinois.

Alors que le sommet s'ouvrait, les partisans du dalaï-lama ont organisé une collecte de signatures à Dharamsala, ville du nord de l'Inde où le chef spirituel des Tibétains vit en exil. Par leur pétition, les militants appelaient à la libération d'un Tibétain de 23 ans, Gedhun Choekyi Nyima, qu'ils considèrent comme le véritable panchen-lama.

Gedhun Choekyi Nyima, désigné par le dalaï-lama en 1995, avait été kidnappé peu de temps après par les autorités chinoises. Dix-sept ans plus tard, on ignore encore où il se trouve.

 Le dalaï-lama et ses partisans ne reconnaissent pas la désignation de Gyaltsen Norbu, affirmant que le gouvernement chinois ne peut s'immiscer dans la tradition religieuse des Tibétains. Le panchen-lama est considéré comme la réincarnation d'un être divin, attestée par certains signes. (441 mots-ENI-12-F-0063-JMP)