Le nationaliste néerlandais Wilders attaque le président turc


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Le nationaliste néerlandais Wilders attaque le président turc


24 avril 2012
Bruxelles, le 24 avril (ENInews\Marianne Slegers) – Geert Wilders n'a pas ménagé le président turc Abdullah Gül, en visite aux Pays-Bas pour trois jours jusqu'au 19 avril dernier. Un vif échange d'injures au sujet de la religion a émaillé la rencontre des deux hommes. Officiellement, elle marquait 400 ans de relations commerciales entre les deux pays.

Geert Wilders, chef du Parti de la liberté (opposition), a qualifié M. Gül de « bourreau de chrétiens ». Il a aussi parlé d'« ami du Hamas », en référence au mouvement militant islamiste des Territoires palestiniens, et de « tyran des Kurdes ». Le politicien néerlandais évoquait alors les relations entre le gouvernement islamiste au pouvoir en Turquie et les minorités religieuses et ethniques du pays. Les populations kurdes de Turquie se disent victimes de violations des droits de la personne de la part du gouvernement.


Officiellement, la visite du président Gül visait à marquer 400 ans de relations commerciales entre la Turquie et les Pays-Bas. Le président turc a rencontré la reine Beatrix, le Premier ministre Mark Rutte, ainsi que plusieurs députés néerlandais.

Avant sa visite, Abdullah Gül s'était exprimé sur les opinions de Geert Wilders dans une interview au quotidien néerlandais De Telgraaf. « M. Wilders est un islamophobe qui prêche un discours extrême alimentant le radicalisme. Il s'agit purement et simplement de xénophobie exploitée à des fins politiques personnelles. Tout cela crée en Europe un climat délétère de "nous contre eux", qui fait le lit de la discrimination ethnico-religieuse », avait déclaré le président turc.

A la radio-télévision publique NOS, Geert Wilders a affirmé que le président Gül proférait « des accusations infondées ».

UE: candidature turque en vue

Cet échange s'est déroulé alors que la candidature d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE) reste en suspens. Le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan s'efforce de montrer que les droits des minorités religieuses s'améliorent en Turquie, condition préalable à toute entrée du pays dans l'UE d'ici 2015. La Turquie a été de nombreuses fois pointée du doigt en raison de discriminations à l'encontre des chrétiens.

Au milieu des années 2000, Geert Wilders avait claqué la porte du Parti libéral néerlandais pour protester contre le soutien de celui-ci à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne.



Lors d'une conférence de presse donnée le 18 avril, Abdullah Gül a déclaré que les propos de Geert Wilders ne sauraient se mettre en travers de la « bonne amitié » qui lie la Turquie et les Pays-Bas. Le ministre néerlandais des Affaires étrangères Uri Rosenthal a affirmé que les opinions de M. Wilders ne sont « pas jolies jolies ». Il a ajouté que le gouvernement néerlandais n'emploierait jamais ces expressions, qui n'engagent que la responsabilité personnelle de Geert Wilders. (435 mots-ENI-12-F-0059-JMP)