Soudan: la reprise des combats inquiète des organisations internationales d'Eglises

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Soudan: la reprise des combats inquiète des organisations internationales d'Eglises

20 avril 2012
Genève, le 20 avril (ENInews) – Le Conseil œcuménique des Eglises (COE) et la Conférence des Eglises de toute l'Afrique (CETA) appellent à un cessez-le-feu immédiat au Soudan. La région connaît les pires combats entre le Soudan et le Soudan du Sud depuis l'indépendance de ce dernier en juillet dernier.

Le COE et la CETA ont indiqué avoir suivi de près les événements qui ont conduit à l'occupation de la ville de Heglig par les forces armées du Soudan du Sud. La région de Heglig contribue pour moitié à la production de pétrole du Soudan. Elle est revendiquée par les deux pays.

La prise de Heglig est l'aboutissement de deux semaines de combats ayant causé un nombre encore indéterminé de victimes. Cependant, selon des informations fournies le 17 avril par l'agence Associated Press, la route de Heglig est jonchée « d'amas de soldats soudanais morts ».

« Le COE et la CETA déplorent les décès causés par l'escalade du conflit. Nous en appelons aux deux parties pour qu'elles s'abstiennent de durcir leurs positions et qu'elles acceptent au contraire de résoudre leurs différends au moyen de la négociation, comme elles l'ont fait pour aboutir à la signature de l'Accord de paix global », ont indiqué les deux organisation dans une déclaration commune. Conclu en 2005, l'Accord de paix global avait mis fin à plus de deux décennies de guerre civile au Soudan et ouvert la voie à un référendum sur l'indépendance au Sud-Soudan.



Conséquences pour l'ensemble de la région

« Nous appelons au respect mutuel de l'intégrité territoriale de l'Etat voisin », ont affirmé les deux organisations. Elles plaident en faveur d'une « résolution équitable et pacifique du conflit, en commençant par un cessez-le-feu immédiat ».

 La déclaration précise que l'Accord de paix global devrait être utilisé comme cadre et modèle pour résoudre les litiges frontaliers et les autres questions en suspens.

« A cet égard, nous exhortons le gouvernement du Kenya, l'Autorité intergouvernementale pour le développement, l'Union africaine et la communauté internationale à redoubler d'efforts sur le plan diplomatique pour aider le Soudan et le Soudan du Sud à procéder à une désescalade des campagnes militaires et à revenir à la table des négociations », écrivent le COE et la CETA. 

« Une véritable guerre entre le Soudan et le Soudan du Sud aurait des conséquences sur le plan de la sécurité pour l'ensemble de la région et entraînerait une catastrophe humanitaire. C'est pourquoi elle doit être évitée à tout prix », ajoutent les deux organisations.

Le COE et la CETA ont réaffirmé leur soutien aux Eglises et aux populations soudanaises, afin « de sauver des vies et promouvoir la paix, la guérison et la réconciliation au Soudan du Sud et au Soudan ». La déclaration a été signée par le pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du COE, et le pasteur André Karamaga, secrétaire général de la CETA. Le siège du COE se trouve à Genève (Suisse) et celui de la CETA à Nairobi (Kenya). (499 mots-ENI-12-F-0057-JMP)