Le Parti québécois (PQB), dans l'opposition, a le 14 mars fait part de ses préoccupations au sujet de la viande halal, c'est-à-dire provenant d'un animal abattu selon les recommandations de l'islam, a indiqué Religion News Service (RNS). Pour un député du PQB, l'abattage halal foule aux pieds les droits des animaux et «heurte de plein fouet les valeurs québécoises.»

Parti «souverainiste», le PQB s'est dit inquiet du fait que les grandes entreprises vendent de la viande halal sans un étiquetage clair à l'intention du consommateur non averti. Il souhaite savoir combien d'entreprises produisent de la viande halal et combien d'animaux sont abattus chaque année selon le rite musulman.

Le PQB exige que le parti au pouvoir, le Parti libéral du Québec, établisse avant le 23 mars un rapport sur la situation de la viande halal.

André Simard, député du PQB, a déclaré à la presse que l'abattage halal et casher soulève des inquiétudes quant aux «risques sanitaires», car l'animal est saigné après sa mort, ce qui peut, selon lui, entraîner des contaminations à la bactérie E. coli. «Personnellement, si j'avais le choix à la boucherie […], je n'en achèterais pas», a déclaré M. Simard.

Un parti plus récent et plus petit, la Coalition Avenir Québec, va dans le même sens, affirmant que les produits halal doivent être clairement étiquetés. La polémique actuelle est née suite à un reportage sur un abattoir québécois qui vend du poulet halal au grand public sans un étiquetage adéquat.

Le Centre consultatif des relations juives et israéliennes se dit confiant que le PQB ne cherche pas à interdire l'abattage rituel dans la province et que l'abattage casher n'est pas une offense faite aux valeurs du Québec.

Une polémique similaire a éclaté en France, où Marine Le Pen, candidate du Front national (extrême droite) à l'élection présidentielle, a déclaré que les non-musulmans de Paris mangent de la viande halal à leur insu. (367 mots-ENI-12-F-0041-JMP)