Des experts de l’ONU exhortent le Pakistan à mettre fin à la violence sectaire
« Ces assassinats ciblés révèlent une fois de plus l’effroyable ampleur de la haine religieuse dans un pays qui semble peiner à assurer la sécurité des minorités religieuses », a indiqué dans un communiqué Heiner Bielefeldt, rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction.
Le 28 février, un attentat visant un bus dans le Kohistan (nord) a causé la mort d’au moins 18 musulmans chiites. Plus d’une trentaine de personnes ont été tuées ou blessées dans une attaque similaire le 17 février, lorsqu’un kamikaze s’est fait exploser à proximité d’une mosquée d’un quartier essentiellement chiite dans la région tribale de Kurram. Les attentats ont été revendiqués par Jundullah, une organisation militante sunnite interdite.
Les musulmans représentent 97% des 176 millions d’habitants du Pakistan. La majorité d’entre eux sont sunnites tandis que 30% environ sont chiites.
Inquiétudes partagées« Ces assassinats sont extrêmement révoltants et ces agissements nécessitent une réaction des plus fermes, a affirmé Rita Izsák, experte indépendante de l’ONU sur les questions relatives aux minorités. Malheureusement, ils sont en train de devenir une pratique récurrente et nous exhortons le gouvernement du Pakistan à identifier et poursuivre en justice leurs auteurs, et à faire tout ce qui est en son pouvoir pour mettre en œuvre des mesures de sécurité renforcées. »
Christof Heyns, rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, a rappelé que le gouvernement pakistanais a une obligation positive « de prendre toutes les mesures nécessaires afin de protéger le droit à la vie ».
Zamir Akram, ambassadeur du Pakistan auprès des Nations Unies à Genève, a déclaré au correspondant d’ENInews qu'il « partageait les inquiétudes des experts concernant les droits des minorités ». Selon lui, l’organisation anti-chiite Jundullah « souhaite attiser les tensions entre les communautés chiite et sunnite du pays ». Le gouvernement « condamne ces actes de terrorisme et entend traduire leurs auteurs en justice », a déclaré M. Akram. (384 mots-ENI-12-F-0033-JMP)