Berlinale: Un docu-fiction carcéral remporte le Prix du jury œcuménique

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Berlinale: Un docu-fiction carcéral remporte le Prix du jury œcuménique

23 février 2012
Berlin, le 23 février (ENInews\Ruby Russel) – Ours d'or du meilleur film et Prix du jury oecuménique: César doit mourir a tout raflé le 18 février au Festival du film de Berlin. Ses réalisateurs Paolo et Vittorio Taviani ont passé six mois à filmer les répétitions de la pièce Jules César, de Shakespeare. Elle était interprétée par des détenus de la prison à sécurité maximale de Rebibbia, à Rome.
Dans le docu-fiction, les thèmes de la pièce font écho aux expériences personnelles des acteurs. « Ce film nous apprend des choses sur notre façon de percevoir les gens », a déclaré la pasteure Angelika Obert, de l’Eglise protestante de Berlin-Brandebourg, présidente du jury œcuménique. « Ces prisonniers ont manifestement été transformés par l’expérience de la scène. »

Le jury œcuménique sélectionne des œuvres pour leur traitement artistique de problématiques existentielles, spirituelles et sociales. Parmi les autres prix qu'il décerne, le prix Panorama, dédié aux films d’auteurs indépendants. Il a été attribué à Die Wand (Le mur), réalisé par Julian Pölsler et adapté du roman Le mur invisible de l’écrivaine autrichienne Marlen Haushofer. Le jury œcuménique a salué « l’intense prestation solo » de l’actrice allemande Martina Gedeck, qui incarne une femme coupée du reste de l’humanité, contrainte de donner un sens au monde qui l’entoure et à elle-même avec pour seule compagnie les animaux et la nature.

"Gay pride" serbe

Traitant de relations plus classiques, La Demora (Le retard) a remporté le prix Forum, l’une des catégories les plus exigeantes, qui s’intéresse aux films dans lesquels art et cinéma se confondent. Dans ce drame social réaliste et percutant, le réalisateur uruguayen Rodrigo Plá raconte l’histoire d’une femme aux prises avec des difficultés économiques alors qu’elle doit s’occuper de sa famille.

« La Demora est un film très touchant, empreint d’une grande sensibilité et d’une grande compassion pour ses personnages, a déclaré la pasteure Obert. Bien qu’il raconte le quotidien, il est rempli de tension dramatique. »

Parmi les autres films ayant reçu une « mention spéciale » cette année figurent Rebelle, au sujet d’une adolescente pendant la guerre civile au Congo, et la comédie serbo-croate Parada (La parade), qui s’intéresse à l’organisation épique d’une « gay pride » à Belgrade. La pasteure Obert a affirmé que le réalisateur Srdjan Dragojević a été particulièrement touché par cette reconnaissance, car son film a dû essuyer les critiques de l’Eglise en Serbie.

Le jury œcuménique fait partie du Festival international du film de Berlin depuis 1992. Ses jurés, indépendants, sont désignés par l’organisation cinématographique internationale protestante INTERFILM et l’Association catholique mondiale pour la communication, SIGNIS. (459 mots-ENI-12-F-0026-JMP)