Vatican: Ouverture des assises mondiales sur les abus sexuels

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Vatican: Ouverture des assises mondiales sur les abus sexuels

7 février 2012
Cité du Vatican, le 7 février (ENInews-RNS/Alessandro Speciale) – Dix ans après l’éclatement du scandale des abus sexuels perpétrés par des membres du clergé catholique aux États-Unis, des évêques du monde entier se réunissent cette semaine au Vatican pour un colloque sur la prévention des abus et la protection des enfants
Ces assises, intitulées «Vers la guérison et le renouvellement», se tiennent du 6 au 9 février sous l'égide de l’Université grégorienne de Rome, une institution jésuite, indique Religion News Service (RNS).

Le père Federico Lombardi, premier porte-parole du Vatican, a déclaré à la presse le 3 février que cette conférence peut se prévaloir de «tout l’appui et la participation» des autorités du Vatican. Il ajoute toutefois qu'aucune intervention du pape Benoît XVI n'est prévue.

Mgr Charles Scicluna, qui est en charge de l’enquête menée par les autorités du Saint-Siège sur les abus, a déclaré que la protection des enfants doit devenir «un principe et une préoccupation» s’appliquant à chaque décision de l’Église. «On ne saurait faire de distinction entre ce qui est bon pour l’Église et la protection des jeunes», a-t-il affirmé le 3 février.

Un an pour trouver des idées de prévention

En mai dernier, le Vatican avait donné à toutes les conférences épiscopales du monde un an pour dresser des «orientations» volontaires sur la prévention des abus, l’accompagnement des victimes, les mesures disciplinaires imposées aux prêtres auteurs d’abus et la dénonciation aux autorités locales en cas de suspicion d’abus.

Les assises qui se sont ouvertes ce lundi à Rome rassemblent des représentants de 110 conférences épiscopales, les responsables d’une trentaine de congrégations religieuses et des délégués de la plupart des départements du Vatican. Des ateliers se pencheront sur la responsabilité qui incombe aux évêques de protéger les enfants et sur les conséquences psychologiques de tels abus.

C’est l’évêque de Joliet (Illinois, États-Unis), R. Daniel Conlon, président du Comité pour la protection des enfants et des jeunes de la Conférence épiscopale des États-Unis, qui représente officiellement l’Église américaine à la conférence.

Demander pardon

Les évêques et les autres délégués entendront le récit d’une victime d’abus sexuels et participeront à une «vigile de pénitence», où les représentants de sept groupes jugés responsables d’abus sexuels – ou qui ne les ont pas empêchés – demanderont pardon.

Le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, présidera à la vigile. Le cardinal William Levada, responsable de la Congrégation pour la doctrine de la foi, dont dépendent les affaires d’abus sexuels, a quant à lui prononcé le discours d’ouverture.

La réaction du Vatican au scandale a été vivement critiquée par les défenseurs des victimes, qui ont accusé les responsables de l’Église d'avoir été trop laxistes avec les évêques qui n’ont pas sanctionné ni dénoncé les prêtres abusifs. L’Irlandaise Mary Collins, victime d’abus sexuels, a déclaré aux journalistes qu’elle avait hésité avant d’accepter l’invitation du Vatican à prononcer un discours au colloque. Elle a fini par accepter afin de protéger le plus grand nombre d’enfants possible.

«L’Église peut devenir un fer de lance de la protection des enfants», a-t-elle dit, ajoutant espérer que Benoît XVI interviendrait personnellement pour demander publiquement pardon. «Ce serait merveilleux pour les victimes et pour l’Église», a-t-elle affirmé. Selon le père Lombardi, le souverain pontife transmettra aux participants aux assises un message par l’intermédiaire de son secrétaire d’État, le cardinal Tarcisio Bertone. (555 mots-ENI-12-F-0017-JMP)