Echange d’art religieux entre la Russie et l’Italie

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Echange d’art religieux entre la Russie et l’Italie

31 janvier 2012
Moscou, le 31 janvier (ENInews\Sophia Kishkovsky) – Deux chefs-d’œuvre exécutés par l’artiste de la Renaissance Giotto sont arrivés pour la première fois sur sol russe. En échange, trois icônes de la Galerie Tretyakov, dont une liée à Andreï Roublev, le plus célèbre iconographe de Russie, ont été acheminées en Italie.

Les deux expositions, intitulées « En Christ », constituent le point d’orgue d’une année d’échanges culturels italo-russes. Ouvertes jusqu’au 19 mars, elles ont investi la Galerie Tretyakov de Moscou et le Baptistère de Florence, édifice historique de forme octogonale situé à côté du Duomo, la cathédrale florentine.

« L’objectif était aussi d’exposer des noms qui montrent l’origine de notre culture byzantine commune et de son évolution, qui a été propre à chaque pays », a indiqué Irina Lebedeva, directrice générale de la Galerie Tretyakov, à l’ouverture de l’exposition à Moscou. La Vierge à l’enfant et le polyptyque en dix panneaux de Sainte Réparate de Giotto ont par exemple fait le voyage moscovite.

De fait, ces expositions sont consacrées au 1225e anniversaire du Deuxième Concile de Nicée. Cette réunion de responsables d’Eglises, en 787, avait préfiguré la division de l'Eglise entre Orient et Occident. Depuis, l’Eglise orthodoxe russe et l’Eglise catholique romaine sont parfois en conflit sur des questions touchant à l'autorité au sein de l’Eglise ou à la théologie. Mais l’échange qui vient de se réaliser entre Moscou et Florence démontre qu’elles ont trouvé un terrain d’entente dans le domaine de l’art.

Prière devant les icônes

Le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, a qualifié l’exposition « En Christ » de témoignage commun des orthodoxes et des catholiques « face au monde séculier moderne ».

« Les icônes diffèrent des peintures de la Renaissance, qui présentent un Christ humanisé, a-t-il dit. Bien que Giotto soit généralement associé au début de la Renaissance, on peut voir clairement dans son œuvre cette tradition iconographique de la première heure commune à l’Orient et à l’Occident. »

A Florence, des représentants du clergé orthodoxe russe et catholique romain ont prié devant les icônes. « Après plusieurs décennies pendant lesquelles ces icônes ont été arrachées au contexte pour lequel elles avaient été créées – pour l’Eglise et pour la prière – elles sont repassées, même si ce n’est que pour une courte période, du musée à un lieu sacré », s’est réjoui Giuseppe Betori, archevêque de Florence, dans une interview à la chaîne russe TASS-TV. Après la révolution bolchevik de 1917, les icônes avaient été confisquées puis détruites, vendues ou confiées à des musées. (437 mots-ENI-12-F-0013-JMP)