Un réseau anglican lance une campagne d’enregistrement des naissances

légende / crédit photo
i
[pas de légende]

Un réseau anglican lance une campagne d’enregistrement des naissances

27 janvier 2012
Toronto, le 27 janvier (ENInews\Ron Csillag) – Ouvrir la voie à l'éducation et à la santé. Ou encore prévenir le trafic d'êtres humains ou l'exploitation d'enfants soldats. Tels sont les buts avancés par l'International Anglican Family Network (IAFN) qui vient de lancer une campagne mondiale pour inciter à faire enregistrer les naissances. Les enfants sans certificat de naissance seraient 51 millions dans le monde.

L’International Anglican Family Network (IAFN) encourage les Eglises anglicanes à établir des partenariats avec des agences gouvernementales pour veiller à ce qu’à partir de 2012, chaque nouveau-né soit enregistré. « Au-delà de la simple formalité juridique, l’enregistrement d’une naissance permet d’obtenir un passeport, de posséder une maison ou un terrain, ou même de se marier », a indiqué l’IAFN dans un récent communiqué de presse.

Le réseau souligne que plus d’un tiers des enfants n’ont jamais été enregistrés et qu’ils sont donc « particulièrement désavantagés dès leur naissance, y compris jusqu'à l’âge adulte. Officiellement, ils sont invisibles; d’une certaine manière, ils n’existent pas. » Dans le monde en développement, avoir ou non en sa possession ce document peut déterminer si un individu est citoyen de plein droit ou s’il doit se contenter de vivre comme il le peut.

Longues distances en cause

Dans son dernier bulletin d'information, l'IAFN expose clairement les problèmes qui contribuent au faible taux d’enregistrement des naissances. En Papouasie-Nouvelle-Guinée, par exemple, le nombre d'enregistrements est dérisoire, car les familles doivent parcourir de longues distances pour signaler officiellement une naissance. Conséquence: seul 1% des 260 000 enfants qui naissent chaque année sont enregistrés.

« Le sentiment d'appartenance est important pour tout être humain », a expliqué l'évêque James Tengatenga, président de l'IAFN, au correspondant d'ENInews par courriel. « Les enfants ont, comme nous tous, besoin d'avoir une identité et d'appartenir à une nation ou un Etat. C'est un droit inaliénable. »

En effet, la Convention internationale des droits de l'enfant, rédigée sous l'égide des Nations Unies en 1989, avance qu'un enfant doit être enregistré « dès sa naissance » et qu'il a « le droit à un nom, le droit d'acquérir une nationalité et, dans la mesure du possible, le droit de connaître ses parents et d'être élevé par eux. » Les enfants qui n’ont pas de certificat de naissance « peuvent disparaître sans laisser de trace », a indiqué l'évêque Tengatenga.

La campagne est étayée par un impératif biblique, a-t-il ajouté. Comme l'a dit Jésus, « quoi que vous fassiez à (et pour) des petits, c'est à moi que vous le faites. »

51 millions d'enfants concernés

Dans un récent article, l'archevêque émérite anglican Desmond Tutu a affirmé que, chaque année, dans le monde développé, 51 millions de naissances ne sont pas enregistrées.
Un certificat de naissance n'est qu'un « petit papier », a déclaré l'archevêque Tutu, « mais il détermine qui l'on est et donne accès aux droits, aux privilèges et aux obligations inhérents à la citoyenneté ».

L'IAFN relève toutefois un certain nombre de signes positifs. Les Eglises anglicanes de l'Ouganda encouragent les parents à enregistrer les naissances au moment du baptême, tandis qu'au Kenya, les certificats de baptême délivrés par l'Eglise peuvent servir de certificat de naissance quand il n'existe aucun autre document.

Meg Gardinier, directrice du Secrétariat de la Journée mondiale de prière et d'action pour les enfants, signale que les progrès réalisés ces dix dernières années dans la promotion de l'enregistrement des naissances met en lumière le rôle essentiel que jouent les responsables religieux, notamment par leur capacité à établir des partenariats avec d'autres autorités. « Ainsi, il est clair que la Communion anglicane, forte de 85 millions de membres répartis dans 160 pays à travers le monde, joue un rôle clé », a-t-elle affirmé. (660 mots-ENI-12-F-0011-JMP)