Les Églises du Soudan en butte à une hostilité accrue depuis l’indépendance du Sud

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Les Églises du Soudan en butte à une hostilité accrue depuis l’indépendance du Sud

24 janvier 2012
Nairobi, le 24 janvier (ENInews/Fredrick Nzwili) – Les chrétiens et les Églises du Soudan sont confrontés à des restrictions et une hostilité croissantes depuis la sécession de la partie sud du pays il y a six mois, affirment des responsables d’Église

Ces dirigeants d’Église pointent du doigt les arrestations et les enlèvements de chrétiens, ainsi que les menaces proférées à l’encontre du clergé. Par ailleurs, l’application prévue de la charia (la loi islamique) dans le pays laisse selon eux augurer de nouvelles difficultés.

«Les restrictions ne sont pas chose nouvelle au Soudan, mais nous sommes préoccupés par le durcissement de la situation depuis la sécession du Sud. Avec la charia, nous nous attendons à ce que le contexte devienne encore plus difficile», a déclaré le pasteur Mark Akec Cien, secrétaire général adjoint du Conseil des Églises du Soudan, au correspondant d’ENInews le 20 janvier par téléphone.

Menaces

Sur fond de tensions croissantes, le président Omar el-Béchir a répété le 3 janvier que la Constitution du Nord allait accorder une place plus grande à la loi islamique, puisque le Sud – non musulman – a fait sécession. À la même période, le ministre soudanais de la Conduite et des Fondements religieux a menacé de mettre les responsables d’Église aux arrêts s’ils menaient des activités d’évangélisation, indique Compass Direct News, un service de presse qui dénonce les persécutions de chrétiens.

Le ministère a par ailleurs exigé les noms et adresses des Églises, selon le même service de presse. Celui-ci évoque une lettre d’avertissement envoyée à l’Église évangélique presbytérienne du Soudan le 3 janvier par Hamid Yousif Adam, sous-secrétaire du ministre.

«La situation à laquelle est confrontée notre Église au Soudan est critique», a déclaré le pasteur Yousif Matar à Compass Direct News.

John Ashworth, conseiller auprès du Forum œcuménique du Soudan, a expliqué le 19 janvier que la vie de l’Église au Soudan pourrait en pâtir énormément. «Le christianisme est d’ores et déjà considéré comme étranger», a-t-il dit.

Enlèvement de religieux

Dans le même temps, les craintes se sont faites plus vives parmi les chrétiens le 16 janvier, suite à l’enlèvement de deux prêtres catholiques romains par une milice à Rabak, au sud de la capitale Khartoum.

Commentant l’enlèvement, l’évêque catholique romain Daniel Adwok, auxiliaire de l’archidiocèse de Khartoum, a déclaré au correspondant d’ENInews que la milice exigeait une rançon de 500 000 livres soudanaises (142 000 euros) pour que les religieux soient libérés. (414 mots-ENI-12-F-0009-JMP)