La Journée des droits de l'homme mobilise les Eglises, les associations et les partis

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La Journée des droits de l'homme mobilise les Eglises, les associations et les partis

8 décembre 2011
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Un cercle de silence pour marquer la solidarité avec les requérants d'asile et les migrants précarisés. C'est ce que proposent réformés et catholiques ce samedi 10 décembre dans le canton de Vaud*. A Genève, un collectif de partis et d'associations saute sur l'occasion pour lancer une initiative pour abroger la loi anti-mendicité.

« Ce cercle de silence est une invitation à réfléchir sur les fondements d'une communauté solidaire envers les migrants endurant des conditions de vie éprouvantes », peut-on lire dans le communiqué diffusé par les deux Eglises vaudoises reconnues. Elles demandent que la dignité de ces personnes soit respectée et protégée.

Au niveau national, les Eglises protestante, catholique romaine et catholique chrétienne rappellent que « chez nous aussi, cachés dans la vie quotidienne, surviennent des atteintes aux droits de l'homme ». Il importe donc de s'interroger sur nos propres habitudes et leurs conséquences pour des êtres humains dans d'autres lieux du monde, soulignent-elles dans un communiqué commun.

« En matière religieuse, on pourrait bien sûr citer l'interdiction de construire des minarets, illustre Simon Weber, porte-parole de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse. Mais nous voulions cette année mettre l'accent sur ce que chacun peut faire ici pour respecter les droits humains, aussi minime soit l'atteinte qui leur est portée, par exemple en matière de sexisme. » Pour ce qui est de l'impact au loin, M. Weber met en exergue l'achat d'habits en Suisse qui garantissent des conditions de vie satisfaisantes à ceux qui les fabriquent.

20 millions de francs

A Genève, la mobilisation lors de cette Journée des droits de l'homme sera plus politique. Un collectif d'associations – dont le Centre social protestant et l'Aumônerie genevoise oecuménique auprès des requérants d'asile (Agora) – et de partis politiques (de gauche) prennent la balle au bond et lancent une pétition pour abroger la loi anti-mendicité, votée il y a quatre ans par le Grand Conseil genevois. Une conférence de presse se tenait jeudi matin.

« Cette loi, en plus d'être profondément inhumaine et stigmatisante envers les personnes précarisées, se révèlent inefficace et coûteuse pour le contribuable », apprend-on dans le communiqué du collectif. Selon lui, aucune baisse de nombre de mendiants n'aurait été observée depuis l'entrée en vigueur de cette disposition en 2007. Et l'ensemble des coûts qu'elle aurait engendrés (police, justice,...) se monterait à 20 millions.

Une société respectueuse des droits fondamentaux ne devrait pas punir une personne parce qu'elle est pauvre et obligée de demander l'aumône, conclut le collectif. Le collectif comprend aussi l'association de défense des Roms fraîchement créée, Opre Rrom, et des personnalités comme le pasteur et professeur de théologie genevois Bernard Rordorf.

*Recueillement lausannois
Un temps de recueillement œcuménique est prévu à 11h30 samedi 10 décembre au temple Saint-Laurent. Un vin chaud et une soupe seront ensuite servis sur le parvis.
S. R.