La théologie poursuit sa transhumance vers le numérique

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La théologie poursuit sa transhumance vers le numérique

27 septembre 2011
Une bibliothèque numérique rassemblant des milliers de documents sur les thèmes de la théologie et de l’œcuménisme a été lancée vendredi dernier à Genève par le Conseil œcuménique des Eglises (COE) et le réseau international d'éthique Globethics.net. « GlobeTheoLib » propose près de 400 000 documents, parmi lesquels 7000 en français, en libre accès.


GlobeTheoLib met en ligne sur www.globethics.net des articles, des revues, des livres, du matériel pédagogique, des thèses et des mémoires de doctorat issues d’un large éventail de traditions chrétiennes. Après une inscription initiale gratuite, tous les documents sont accessibles dans leur version intégrale depuis n’importe quelle connexion internet. « Le temps est venu de lancer un nouveau modèle de partage œcuménique des ressources théologiques afin de préparer le christianisme mondial du 21ème siècle », explique le pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du COE. Un point de rassemblement


Cette bibliothèque numérique "unique au monde" se veut un point de rassemblement pour des contenus électroniques dispersés un peu partout dans le monde. « Elle s’adresse à la fois à des personnes ciblées et à un public beaucoup plus large. Les étudiants en théologie seront les premiers concernés mais des chercheurs, des professeurs et du personnel scientifique pourront aussi y trouver de la documentation pour leurs recherches, tout comme des gens intéressés par la théologie, notamment des pasteurs ou des laïcs qui souhaiteraient en savoir plus », soutient le responsable du projet, Stephen Brown.


Les initiateurs du projet comptent notamment sur la communauté des utilisateurs pour alimenter la bibliothèque : « De nombreuses universités demandent déjà à leurs étudiants de rendre leurs travaux sous forme électronique. Les universités de Princeton et de Yale sont intéressées à explorer cette possibilité. C’est aussi une opportunité pour les scientifiques pour toucher plus de personnes ». Tous les textes proposés seront validés par Globethics.net avant publication.


Les organisations partenaires du COE, qui rassemble 350 Eglises protestantes, orthodoxes et anglicanes et collabore avec l’Eglise catholique, disposent ainsi d’un serveur où elles pourront désormais partager leurs données. « GlobeTheoLib tire le meilleur parti du potentiel que représente internet afin d’offrir à la recherche et à la formation théologiques de nouvelles possibilités de coopération en réseaux, d’échange et de partage numérique », confirme Christoph Stückelberger, fondateur et directeur exécutif de Globethics.net.

La Faculté de théologie de l’Université de Genève souhaite coopérer avec cette plate-forme inédite. « C’est un très bon projet, le seul de cette envergure. Je vais voir concrètement quelles sont les possibilités de collaboration, même si ce n’est pas tout à fait notre pôle d’excellence car notre enseignement n’est pas directement orienté vers la thématique de l’œcuménisme », explique Guy Roland, bibliothécaire de la Faculté de théologie genevoise.

Un contenu multilingue


Pour l’heure, 7000 documents, dont plus de 100 livres, sont disponibles en français. « Une grande partie de nos dépenses sera consacrée à des contrats avec des éditeurs commerciaux pour mettre à disposition des journaux couvrant tous les domaines de la théologie. Nous avons beaucoup travaillé sur le cadre technique ces derniers mois. Maintenant que la bibliothèque existe, nous souhaitons aller plus loin et élargir le contenu en français. Nous avons le souci de ne pas être une bibliothèque unilingue même si une grande partie du contenu est en anglais », précise Stephen Brown. La page d’accueil est d’ores et déjà disponible en six langues.


La plate-forme électronique Globethics.net propose, depuis trois ans déjà, 650 000 documents dans sa bibliothèque numérique en éthique, à laquelle plus de 30 000 personnes sont inscrites. La numérisation de documents n’est, pour l’heure, pas à l’ordre du jour pour le groupe, qui emploie sept personnes à Genève pour ses différentes activités. « Notre priorité est de rassembler tout ce qui existe déjà sous forme numérique. C’est aussi une question financière. Il nous faudra trouver un partenariat avec une organisation pour que le projet de numérisation ait un avenir », conclut Stephen Brown.

Anne Buloz

Lien : GlobeTheoLib