Wall Street et rues londoniennes

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Wall Street et rues londoniennes

19 août 2011
Pays-Bas, le 19 août (European protestant news network-ProtestInfo) – Le pasteur Arjan Plaisier, secrétaire du Synode général de l'Eglise protestante des Pays-Bas, revient sur la panique qui secoue les marchés et les émeutes dans les rues du Royaume-Uni.


Soudain comme une éruption. La torpeur du mois d'août fait place à la panique sur les marchés et aux émeutes dans les rues. La crise d'il y a trois ans était-elle le prélude à quelque chose de plus grand et de bien pire? Et les soulèvements dans les rues de Londres et d'autres villes britanniques annoncent-ils le début d'une rupture?

Quand il est question d'argent et de finance, on est à des années-lumières du bon sens. Il n'y a là rien de nouveau. Dans le film pour enfants Mary Poppins, un classique, une rumeur déclenche une ruée sur une banque, entraînant sa perte. Ce qui est nouveau, c'est que la rumeur se propage de Hong Kong à Wall Street en un rien de temps. Ce qui est nouveau, c'est aussi, semble-t-il, que la finance est une galerie qui menace de s'écrouler. Et elle passe juste au-dessous des pays notés AAA.

Une partie de l'Occident vit depuis des années au-dessus de ses moyens. Les nouvelles règles financières ont fait naître des incertitudes, en dépit des efforts déployés par les milieux politiques pour rassurer. Est-on à l'aube d'une récession économique? Il y a quelque chose de pourri, mais pas seulement au royaume du Danemark (Shakespeare, Hamlet).


A cela s'ajoute un autre problème en Angleterre. Le malaise social s'exprime à nouveau dans les quartiers défavorisés. La violence a envahi les rues entraînant pillages et vols. La brèche ouverte, d'autres ont suivi profitant de la situation. La fragilité de l'ordre public est visible. La société s'est transformée en une association relativement souple sans véritables liens.

Or une société a besoin de liens entre ses membres et d'un accord sur la notion de bien commun. Sans eux, elle dépérit. Or il semblerait que nous ayons trop peu investi dans ces valeurs. Nous faut-il réapprendre cela? La bataille contre la cupidité sera rude. Et dans cette bataille, nous, qui sommes également une société, nous avons besoin de sources pour nous aider à définir ce qu'est le bien commun. (...) (JMP)