Le CSP-Neuchâtel risque de devoir s'accommoder d'une Eglise réformée « plus petite ». Encore de 650 000 francs il y a quelques années, la subvention de l'Eglise évangélique réformée neuchâteloise à son Centre social protestant vacille. Si le Synode (législatif) - qui s'est réuni mercredi 8 juin au Louverain mais statuera sur ce point le 22 juin - donne son feu vert, la manne pour 2012 ne se montera plus qu'à 240 000 fr. « Nous remettons en question les prestations que nous finançons aujourd'hui et que des partenaires non-confessionnels peuvent partiellement reprendre », note Gabriel Bader, président de l'EREN.

Parmi ces « partenaires non-confessionnels », on trouve bien sûr l'Etat de Neuchâtel. Le canton finance près de la moitié du budget du CSP (total: 2,8 mios en 2011) via une subvention générale et plusieurs contrats de prestation, notamment auprès de la population migrante et des couples en difficulté. Mais, depuis cette année, Philip Morris (PMI) met aussi la main au porte-monnaie à hauteur de 250 000 fr. « C'était la première fois que le CSP démarchait directement PMI, relève son directeur Pierre Borer. La cigarettier a répondu présent pour 2011. »

Du côté de l'EREN, le régime minceur commence à prendre forme. Amputée de 850 000 fr. à l'automne 2010 suite au retrait de la contribution ecclésiastique de PMI, elle doit aujourd'hui sérieusement réduire son budget de fonctionnement. La coupe dans l'aide au CSP en fait partie. Mais ce n'est pas la seule. Les prestations « d'intérêt général » (homes, prisons, hôpitaux) sont aussi dans le viseur.

« Nous demandons une participation financière des partenaires en question (ndlr: Etat y compris) à hauteur de 80% », souligne encore le conseiller synodal. Qui précise que, si la décision passe le cap du Synode, elle fera office de « base de négociation », en partenariat avec les Eglises catholiques chrétiennes et romaines présentes dans le canton.

Mais l'EREN a aussi de quoi retrouver le sourire. Lundi, ses dirigeants apprenaient que le parlement de l'Eglise protestante fribourgeoise débloquait une contribution de solidarité de 200 000 fr. « Elle servira à adoucir la transition vers une Eglise plus petite », note Gabriel Bader, qui se réjouit aussi des gestes, plus modestes, venus d'autres Eglises et paroisses en Suisse (Zoug, ville de Zurich, Bienne).

Mais l'Eglise neuchâteloise n'échappe pas à une série de mesures urgentes, comme celle de supprimer sa contribution à la Fédération des Eglises protestante de Suisse (70 000 fr.) pour 2011. La faîtière a réagi. Des négociations sont en cours.