Les bancs ont disparu. Et une scène a jailli au milieu du temple Saint-Laurent, au centre-ville de Lausanne. Depuis hier soir et jusqu'à vendredi prochain, une troupe de pasteurs vaudois investit les lieux. Certains à la retraite, d'autres en formation, les ministres - dont une femme - mettent tout leur coeur à habiter un texte méconnu de Roger Barilier, père de l'écrivain Etienne Barilier. « A ma connaissance, Viret banni (ndlr: créé en 1978) n'a jamais été joué jusqu'à aujourd'hui », note Jean Chollet, homme de théâtre et pasteur depuis avril à Saint-Laurent. « J'ai d'ailleurs dû drastiquement resserrer le propos. »

Au final, une heure de spectacle qui plonge le spectateur dans les conflits religieux qui agitent le Lausanne du XVIe. Et conduiront à l'exil du premier pasteur de la ville. Ministre à Château-d'Oex, c'est Jacques-Etienne Deppierraz qui endosse le rôle de Pierre Viret. « C'est un vrai plaisir de se glisser dans le peau du réformateur », note le comédien, longue robe noire et fausse barbe austère. « Mais c'est surtout l'occasion de côtoyer des collègues dans un autre cadre. » Sur scène, le propos, encadré par les réflexions d'une étudiante en théologie plus vraie que nature, saute de la taverne de la Cité au Conseil de ville et fait mouche.

Faut-il être loyal à l'autorité politique ou à celle des pasteurs? Ces derniers sont-ils dans leur droit en refusant la Cène aux fidèles à la moralité douteuse? Pour certains comédiens d'un jour, les questions de la pièce se posent différemment aujourd'hui mais restent d'une brûlante actualité.txt

Plus d'infos

Leurs empoignades verbales et physiques sont à voir et à entendre demain à 17h et vendredi prochain à 20h. Renseignements au 078/621'31'34 et réservation à billetterie@saint-laurent-eglise.ch.Cet article a été publié dans :
Le quotidien vaudois 24 heures le samedi 21 main 2011.

S. R.