Selon le rapporteur de l’ONU, la liberté religieuse est gravement menacée dans le monde

légende / crédit photo
i
[pas de légende]

Selon le rapporteur de l’ONU, la liberté religieuse est gravement menacée dans le monde

7 avril 2011
Heiner Bielefeldt et un projet de résolution

ref.ch - De l’avis du rapporteur spécial des Nations Unies Heiner Bielefeldt, la liberté religieuse de nombreuses minorités à travers le monde reste menacée. Les persécutions vont «des brimades bureaucratiques aux attaques physiques et aux menaces de mort, en passant par les interdictions de mission», a déclaré le professeur Bielefeldt le 1er avril à Berlin, dans une interview accordée à l’Agence de presse catholique (KNA).

De nouvelles chances d’assurer le respect de ce droit de la personne se dessinent pourtant grâce à l’émergence actuelle de mouvements démocratiques dans les pays à majorité musulmane.


Les Témoins de Jéhovah souvetn persécutés

Le rapporteur spécial mentionne, parmi les groupes de victimes auxquels on prête peu d’attention, les Témoins de Jéhovah, fortement harcelés dans beaucoup de pays et «victimes de toutes sortes d’accusations fantaisistes de conjuration». De même, la situation des Baha’is en Iran et des Ahmadis au Pakistan reste précaire. En outre, les minorités chrétiennes au Moyen-Orient font l’objet de discriminations importantes. Les groupes protestants sont particulièrement touchés en raison de leurs activités missionnaires.

Heiner Bielefeldt, qui est titulaire de la chaire des droits humains à l’Université d’Erlangen-Nuremberg, s’attend à une amélioration de la situation à la suite des mouvements démocratiques qui se développent en Afrique du Nord et dans les pays arabes. «En Tunisie et en Egypte, la roue de l’histoire ne va pas revenir en arrière», affirme-t-il.


Certes, lorsque la démocratisation s’annonce, la liberté religieuse ne s’améliore pas automatiquement. «Quand les régimes autoritaires tombent, de nouvelles chances s’offrent néanmoins dans ce secteur», souligne-t-il. Les démocraties occidentales devraient maintenant exiger fermement le respect des accords internationaux sur les droits humains auxquels ces Etats ont déjà adhéré. «Nous devons les prendre au mot et veiller à ce que ces textes ne constituent pas des promesses vides», conclut Heiner Bielefeldt. (FN)