Nouvelle-Zélande: églises en ruines et paroissiens en deuil à Christchurch

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Nouvelle-Zélande: églises en ruines et paroissiens en deuil à Christchurch

1 mars 2011
Christchurch, Nouvelle-Zélande, le 1er mars (ENInews\David Crampton) – Frappées le 22 février par un séisme d'une magnitude de 6,3 sur l'échelle de Richter, les Eglises de Christchurch – « l'Eglise du Christ », en anglais – comptent leurs morts. En deuil, le clergé et les paroissiens s'efforcent néanmoins de trouver des lieux pour célébrer leurs services dominicaux.

 

Au moins 145 victimes, plus de 200 personnes portées disparues et des centaines de blessés: une semaine après le séisme, le bilan est lourd à Christchurch. Quelque 600 sauveteurs se relayent pour rechercher des disparus dans le centre-ville, où plusieurs grands immeubles de bureaux ont été complètement détruits, selon des médias. Les dégâts sont estimés à plus de 10 milliards de dollars néo-zélandais (5,5 milliards d'euros).

Le 25 février, alors que les espoirs de retrouver des survivants s'amenuisaient, les sauveteurs ont commencé à extraire des corps de la cathédrale anglicane de Christchurch, ont indiqué Anglican Taonga, une publication de l'Eglise anglicane d'Aotearoa/Nouvelle-Zélande et de Polynésie, et d'autres médias. Des experts en recherches et sauvetage ont introduit une caméra dans la nef détruite mais n'ont découvert aucun signe de vie. Le séisme a causé l'effondrement de la flèche de la cathédrale.

Un sauveteur qui a souhaité garder l'anonymat a indiqué que l'édifice était rempli de pierres et de gravats sur une hauteur d'environ 20 mètres, selon Anglican Taonga. « Nous avons introduit une caméra mais il n'y avait rien, a-t-il dit. Pas un bruit, rien. » Jusqu'à 22 personnes seraient restées coincées sous les décombres de la cathédrale après l'effondrement du clocher. Les employés de la cathédrale étaient en sécurité, mais l'église et la flèche attirent un grand nombre de visiteurs.

Célébrations dans les écoles

A la veille du week-end dernier, les responsables d'Eglises recherchaient d'autres lieux de culte afin d'accueillir, pour les services dominicaux, les paroissiens dont les églises sont soit endommagées, soit en ruines. Etant donné que de nombreuses bâtiments de culte sont inaccessibles, il a été envisagé d'organiser les services dans des écoles, les églises ne présentant pas de risques ou encore en plein air.

« L'évêque y travaille en ce moment même, a déclaré Yvonne Beck, porte-parole de l'évêque anglicane Victoria Matthews. Il a été demandé que des services soient organisés en plein air, mais je ne pense pas que cela se produira ce week-end (ndlr: le week-end dernier). » L'évêque Matthews détermine quelles Eglises sont en mesure d'organiser des enterrements et en informe les entreprises de pompes funèbres. Par ailleurs, elle participe à la planification d'une cérémonie non confessionnelle dans le plus grand parc de la ville, Hagley Park, le mois prochain.

Bob Parker, le maire de la ville, a déclaré que la cathédrale anglicane serait reconstruite. « Nous envisageons de reconstruire cet édifice brique par brique, pierre par pierre. Nous devons trouver des symboles comme celui-là », a-t-il déclaré à Anglican Taonga.

L'archevêque de Cantorbéry, Rowan Williams, a fait parvenir à l'évêque Matthews un message de soutien dans lequel il déclare notamment « rendre grâce à Dieu pour votre présence et celle de vos fidèles, car vous êtes là pour offrir un appui et du réconfort à toutes celles et ceux qui sont aux prises avec les souffrances personnelles que cela a engendrées ».

Soixante employés licenciés

Churchill Courts, l'un des trois foyers pour personnes âgées gérés par l'Eglise à Christchurch, a définitivement fermé. Ses 50 résidents ont été déplacés dans d'autres établissements et ses 60 employés licenciés, a indiqué Anglican Taonga.

La chapelle du foyer avait dû être démolie après le séisme de septembre. Les murs et les plafonds se fissuraient et les couloirs s'affaissaient. Le bâtiment était par ailleurs coupé des réseaux d'eau, d'électricité, de téléphone et d'égouts. L'évêque Matthews et l'archevêque David Moxon se sont rendus sur le site pour prier avec les résidents et le personnel. Dans un autre foyer, Bishopspark, les résidents ont aussi été évacués pour être accueillis par de la famille et des amis. Le troisième site, Fitzgerald, reste quant à lui opérationnel.

Pas de messes avant inspection

Les membres d'au moins une dizaine de paroisses catholiques célébreront la messe dans des écoles et d'autres paroisses catholiques ou anglicanes. Toutes les paroisses de la ville sont en cours d'inspection et, selon le porte-parole de l'évêque Barry Jones, toutes les paroisses sont touchées. « L'évêque a fait savoir qu'aucune messe ne saurait être célébrée dans une église tant qu'elle n'aura pas été soumise à une inspection, même s'il n'y a pas eu de dégâts », a déclaré Mike Stopforth.

Bien qu'on puisse suivre l'évolution de la situation au fur et à mesure sur le site web de l'Eglise, Mike Stopforth a reconnu que la communication des changements aux personnes âgées dépourvues d'accès à internet reste problématique. Les horaires des messes, en particulier, changent pendant la période de transition où des églises anglicanes seront utilisées.

La cathédrale du Saint-Sacrement, qui est la plus grande église catholique de Christchurch, a été gravement endommagée et les messes ont été célébrées le week-end dernier à proximité, dans la grande salle du collège de la cathédrale. La réouverture partielle de trois églises est envisagée dans les prochaines semaines.

Coupures de courant et d'eau

D'autres Eglises, plus petites et indépendantes, envisageaient d'annuler les offices ce week-end, principalement parce que leur église n'avait plus ni eau, ni électricité. Les responsables de l'Eglise Open Brethren, qui est située dans une zone interdite d'accès du centre-ville, ont informé leurs fidèles par téléphone que les services ne seraient pas assurés en raison d'une pression de l'eau trop faible.

Des paroisses presbytériennes et unies ne peuvent pas se réunir à cause des importants dégâts subis par les églises et les routes qui y mènent, et à cause des fréquentes coupures de courant et d'eau. L'Eglise presbytérienne d'Aotearoa/Nouvelle-Zélande organise une collecte spéciale pour Christchurch. (955 mots-ENI-11-F-0021-JMP)