Les Eglises réformées? Pionnières en matière de droit de vote des femmes

Le droit de vote des femmes / IStock
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Le droit de vote des femmes
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Les Eglises réformées? Pionnières en matière de droit de vote des femmes

11 février 2011
Quarante ans de droit de vote des femmes: les Eglises réformées ont été des pionnières en Suisse dans la lutte pour les droits politiques des femmes. Dans le cadre d’une manifestation lundi, Claudia Bandixen, présidente du conseil synodal de l’Eglise d’Argovie, a rappelé ce rôle.

«Si nous célébrons le quarantième anniversaire de l’accession des femmes au droit de vote et d’éligibilité en Suisse, nous regrettons aussi, du point de vue de l’Eglise, les années perdues: si les autorités politiques avaient été aussi rapides que l’Eglise réformée, nous pourrions fêter aujourd’hui les 120 ans du droit de vote et d’éligibilité des femmes dans les Eglises», a dit Claudia Bandixen lundi à Aarau.

C’est en 1891 déjà que les femmes de l’Eglise réformée de Genève ont été les premières de Suisse à obtenir le droit de vote et d’éligibilité. L’Eglise réformée du canton de Vaud a suivi en 1899. A partir de 1910, les femmes de nombreuses Eglises réformées cantonales de Suisse alémanique obtinrent des droits du même ordre. En Argovie, les choses ont duré un peu plus longtemps: ce n’est qu’en 1949 que les femmes y accédèrent.

 

 

Première pasteure en 1964

L’Eglise de Zurich, qui souhaitait admettre les femmes au ministère pastoral en 1910 déjà, a été rappelée à l’ordre par le Tribunal fédéral qui l’informa que cela n’était juridiquement pas possible, puisqu’elles ne bénéficiaient pas de l’éligibilité politique. On a reproché à l’époque à l’Eglise réformée de préparer la voie au droit de vote et d’éligibilité politique.

Pour ce qui est de l’admission des femmes au ministère pastoral et à la direction de l’Eglise, en revanche, l’Eglise réformée du canton d’Argovie joua un rôle de pointe: en 1964, la pasteure argovienne Sylvia Michel fut la première femme de Suisse à assumer la charge de pasteur de manière indépendante – sans avoir un pasteur à ses côtés – à Ammerswil.

Prix Sylvia Michel

En 1980, elle a été élue présidente du Conseil synodal de l’Eglise du canton d’Argovie et fut ainsi la première femme à diriger une autorité d’Eglise en Europe. En témoignage de reconnaissance pour son activité de pionnière, les Eglises réformées de Suisse décernent depuis 2008 le «Prix Sylvia Michel», qui encourage les femmes du monde entier à accéder à des fonctions dirigeantes dans les Eglises et récompense leurs mérites.

Aujourd’hui, dans l’Eglise du canton d’Argovie, 74 des 169 membres du Synode sont des femmes, et 60 des 154 postes de pasteur sont occupés par des femmes. 
 

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