Le magazine de l'Eglise réformée vaudoise «Bonne Nouvelle» a 10 ans

légende / crédit photo
i
[pas de légende]

Le magazine de l'Eglise réformée vaudoise «Bonne Nouvelle» a 10 ans

6 décembre 2010
Distribué à tous les ménages vaudois depuis 2001, ce mensuel, tiré à 350'000 exemplaires, cherche à créer des liens avec des gens qui n'ont pas ou peu de relation avec l'Eglise réformée.


« Nous voulions reconnecter l'Eglise à la population vaudoise en passant par d'autres canaux que ceux des paroisses, a expliqué l'ancien conseiller d'Etat socialiste Daniel Schmutz, alors conseiller synodal en 2001. Nous voulions aussi toucher le cercle des personnes qui ne fréquentent pas l'Eglise, mais qui ne la rejettent pas non plus. »

Dix ans plus tard, comment jugez-vous ce choix? « Je le trouve toujours pertinent », estime M. Schmutz. « Bonne Nouvelle » incarne la posture d'une Eglise au service de toute la population vaudoise, d'une Eglise multitudiniste. Il a pris le relais du journal Croire, qui s'est adressé pendant vingt ans essentiellement aux membres de l'Eglise.

Le journaliste Claude Quartier, un des artisans de "Bonne Nouvelle", défend aujourd'hui encore ce parti pris multitudiniste. En revenant d'un voyage au Moyen-Orient, il estime que les chrétiens toutes tendances confondues devraient faire un pas de plus et faire front commun pour continuer à exister dans une société en mutation.
Rapprochement avec les catholiques? Le rapprochement entre les protestants et les catholiques dans le canton de Vaud via les missions communes a-t-il un impact sur  « Bonne Nouvelle »? « Nous avons une rubrique « Protestants et catholiques », dans laquelle nous présentons la vision différente que les deux confessions peuvent avoir de tel événement ou de telle fête. Nous reprenons aussi parfois des articles de La Croix ou de l’Echo dans notre revue de presse. En revanche, il n’y a pas que je sache de projet de faire de «Bonne Nouvelle» un journal qui serait celui des Eglises chrétiennes du canton de Vaud », a souligné Vincent Volet, rédacteur en chef de « Bonne Nouvelle » depuis le début de l'aventure.

Pour toucher le plus grand nombre, ce magazine protestant traite donc du spirituel au sens large. Mais parle-t-on de la spiritualité de la même manière aujourd'hui qu'il y a dix ans? « Les gens sont davantage intéressés par les questions spirituelles. Ils sont aussi curieux de connaître la religion de leurs voisins de palier, a expliqué M. Volet. Il y a dix ans, l'engagement social des Eglises préoccupait davantage les esprits. Aujourd'hui, les questions d'ordre spirituel et de sens ont pris le relais. »

INFOS

« Bonne Nouvelle » est tiré à 350'000 exemplaires pour un coût d'environ 1 million de francs. Il est financé pour près d'un tiers par des dons.

Il ne néglige pas les activités locales de l'Eglise: celles-ci figurent dans 11 cahiers régionaux différents qui prennent place au milieu d'un cahier commun. L'EERV étant composée de 18 régions, la partie centrale du mensuel regroupe dans certains cas l'information de deux régions à la fois. Le projet de fusion de régions et de paroisses, dont le nombre (de régions) pourrait être au final 11, n'aura pas d'impact prépondérant sur la fabrication du journal.

La réalisation du journal tient de la gageure, car il s'agit d'éditer 11 fois 8 pages régionales soit 88 pages - et jusqu'à 132 pages à Noël et à Pâques, en plus du cahier commun. "Bonne Nouvelle" paraît dix fois par an. Pour y parvenir, deux journalistes sont à l'oeuvre, aidés de secrétaires de rédaction.

Le journal a son site depuis 2005 : www.bonnenouvelle.ch
Les deux autres VP romandes


La Suisse romande compte deux autres VP: la VP Genève et la VP Berne-Jura-Neuchâtel.  A Genève, la VP est tirée à 10'000 exemplaires depuis septembre 2010 contre 21'000 précédemment, a expliqué Aline Bachofner, sa rédactrice en chef.

Elle est désormais distribuée à chaque abonné par la Poste alors que précédemment elle l'était via les 34 paroisses, qui avaient chacune leur politique d'abonnement. Le prix de l'abonnement pour dix numéros par année est de 30 francs, un prix qui couvre uniquement les frais d'impression.

Une fusion

La VP Berne-Jura-Neuchâtel est imprimée à 48'000 exemplaires. Elle est issue de la fusion de la VP Neuchâtel et de celle de Berne-Jura, effective depuis début 2010. Elle est distribuée via les paroisses qui tiennent les fichiers des protestants de leurs régions.

Pour Neuchâtel, les paroisses financent les 53% du journal et la caisse centrale de l'EREN 47%. Les paroisses font ensuite, si elles le souhaitent, une campagne d'appel de dons.

Dans le canton de Berne et Jura, ce sont les 35 paroisses qui financent le journal. Les paroisses contribuent à hauteur de 69% du coût du journal et le Bureau du Synode jurassien les 31% restants. Seule Bienne fait un appel de dons.

Ces deux VP alimentent aussi chacune leur site sur Internet, celle de Genève et Berne-Jura .